Le risque de perforation dans le BTP
Clous, pointes, ferrailles… Le risque de perforation dans le BTP
Certains objets très pointus utilisés dans le BTP peuvent être dangereux. Si un compagnon marche sur un clou, il peut se blesser le pied. Si un artisan tombe sur un fer à béton, il peut s’empaler. Le risque de perforation est un risque pouvant avoir des conséquences graves qu’il ne faut pas minimiser.
Date de mise à jour : 20 févr. 2020
En résumé
Clou qui dépasse d’un coffrage, armature sur un mur en construction… Les éléments pointus et saillants utilisés dans le BTP peuvent percer la peau de façon plus ou moins profonde. Les conséquences d’une perforation peuvent être particulièrement graves en cas d’empalement ou si une artère ou un organe vital est touché. Des moyens de limiter ce risque existent. Ils consistent à retirer les éléments dangereux ou à modifier leur forme.
Les risques de perforation sur les chantiers
Le risque de se faire trouer la peau et la chair est principalement lié à la présence d’éléments saillants, pointus ou tranchants sur des surfaces généralement planes, verticales (mur, façade…) ou horizontales (dalle, sol, plafond…). Un clou qui dépasse d’un coffrage, un fer à béton qui sort d’un mur peuvent transpercer le pied, la main, le genou…
Pour réduire les risques d’accidents, ces pièces doivent être retirées ou protégées. Qu’il s’agisse du charpentier, du maçon, de l’électricien, du plaquiste, du peintre ou de l’ouvrier qui intervient sur un chantier de TP, à proximité d’armatures en attente, de nombreux professionnels de notre secteur sont concernés par ce risque.
Protection de fers en attente.
Clous, pointes, ferrailles : des risques qui peuvent être graves
Les conséquences d’un accident lié à une perforation ne doivent pas être minimisées. Si un opérateur s’enfonce un clou dans le pied ou dans la main, une infection peut apparaître.
Mais les perforations peuvent aussi engendrer des blessures très profondes avec creusement des tissus. Les lésions peuvent être très graves voire mortelles, en cas d’empalement, par exemple sur une armature en fer. Ce risque ne doit donc pas être sous-estimé.
Des solutions préventives
Pour limiter les risques d’accident, une des options, quand cela est possible, est de retirer l’élément dangereux. Enlevez ou tordez systématiquement les pointes de clous qui dépassent d’une planche ou d’un coffrage.
En ce qui concerne les armatures utilisées pour le béton, modifiez leur nature et/ou leur forme afin de les rendre inoffensives, dans le respect des règles du béton armé et en choisissant la solution la mieux adaptée à l’ouvrage (par exemple en « U » inversé). L’autre option sera de les « crosser » en « fermant » la crosse pour éviter que l’extrémité de l’armature ne blesse les équipes ou ne déchire leurs vêtements, ou de les « rabattre », en cas d’armatures en acier doux.
En dernier recours, si ces solutions ne sont pas applicables, des gouttières de sécurité peuvent être installées sur les parties saillantes.
Les embouts de protection qui doivent être fixés sur les armatures ne sont pas efficaces pour protéger contre les perforations. Si un compagnon ou un artisan chute sur une armature, le bouchon ne permettra pas d’éviter la perforation ou l’empalement.
Un chantier pas ou peu protégé
Si un opérateur se perce la peau sur son lieu de travail, c’est parce que les éléments coupants et saillants qui dépassent des surfaces horizontales ou verticales n’ont pas été enlevés, protégés ou rendus inoffensifs.
L’absence de protection
Les accidents de perforation surviennent lorsque le chantier n’a pas été protégé. Par souci d’économie, manque de temps ou mauvaise habitude, le charpentier ne va pas retirer les pointes qui dépassent d’une charpente. Le maçon ne va pas prendre le temps de crosser les fers à béton…
Un opérateur passe à proximité de l’élément dangereux, il trébuche, tombe dessus et se troue la peau…
Pour éviter les accidents, privilégiez les solutions collectives tout en veillant à protéger chaque opérateur intervenant sur le chantier. Les gants, même s’ils ne sont pas efficaces contre les perforations, permettent d’éviter des coupures et peuvent amortir la percée de l’objet dans la peau. Les chaussures de sécurité disposent de parties renforcées qui protègent le pied.
Des blessures souvent graves
Une perforation n’est jamais anodine. La chair est percée en profondeur, les tissus sont détruits. Si certaines zones sont touchées, les conséquences peuvent être mortelles.
Des blessures profondes
Lorsque l’on s’enfonce un clou dans la main ou le pied, le tissu est creusé et détruit en profondeur. La plaie a du mal à se refermer. Un risque d’infection existe, notamment si l’élément qui a provoqué la blessure est sale ou rouillé.
Ajouter le lien : risque "agents biologiques"
Une perforation exige une visite médicale. La cicatrisation peut par ailleurs être longue et compliquée, et nécessiter un suivi médical au long cours.
Face au risque d’infection, sensibilisez vos équipes sur l’importance de vérifier que les vaccins, en particulier contre le tétanos, sont à jour.
Des cas graves voire mortels
Les cas les plus graves surviennent lorsque l’opérateur se fait empaler et que l’objet transperce son membre de part en part.
Si une artère ou un organe vital est atteint, les conséquences peuvent être mortelles.
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