293 Dossier - Drones : quand prévention rime avec rentabilité

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En résumé
  • Réduction des coûts, prévention intégrée, gain de temps, précision accrue.
  • La réglementation européenne ouvre le marché aux États membres.

    Dossier paru dans PréventionBTP n°293-Mars 2025-p. 8

Gagner du temps, être plus précis, éviter de monter sur un toit et donc de chuter… Des objectifs qui ont conduit Cyril Guy, gérant de Guy Couverture, une petite entreprise de dix-neuf salariés située à Creysse (Lot), à s'équiper d'un drone en 2018. Aujourd'hui, plus question de s’en passer. Et il fait même des adeptes : l’intégration de l’usage des drones dans le secteur du bâtiment est en pleine expansion. Leurs applications ne cessent de croître. Au fur et à mesure que la technologie évolue, les drones deviennent de plus en plus complets et simples à prendre en main(1). Leurs capacités à surveiller, inspecter, cartographier et gérer les chantiers offrent des avantages significatifs en termes de coûts, de sécurité, de temps et de précision. « L’application du drone dans le domaine du BTP permet de couvrir toutes les étapes d’une construction, de l’étude du permis de construire au suivi de chantier en passant par le contrôle de l’isolation », atteste Philippe Boyadjis, président de la Fédération professionnelle du drone civil (FPDC). Le drone est une évidence pour capter des images, prendre des mesures ou inspecter un bâtiment rapidement, précisément et en supprimant les risques de chute de hauteur. Autre usage : incruster un projet immobilier dans un environnement contraint pour obtenir une vision du projet en 3D très explicite. D’autres utilisations, comme la photogrammétrie, qui consiste à prendre un ensemble de photos superposées d'un objet, d'un bâtiment et à les convertir en une maquette numérique 3D, sont également parfaitement adaptées aux attentes des entreprises du bâtiment. « Nous observons un certain mûrissement par rapport à ce que l’on peut obtenir d’un drone, indique Philippe Boyadjis. Auparavant la question principale était de savoir quoi faire d’un drone, aujourd’hui il y a une prise de conscience de tout ce que cela peut apporter au quotidien à une entreprise du bâtiment. » Mais des freins demeurent. À commencer par les exigences administratives : quelles formations suivre, quelles déclarations faire, quelles vérifications réaliser dans le cadre de la préparation du vol… D’autant que, depuis 2019, la réglementation nationale est remplacée progressivement (jusqu'à fin 2025) par une réglementation européenne (lire ci-contre). Celle-ci oblige à avoir une réflexion sur les facteurs de risque concernant le vol lui-même, selon les caractéristiques du drone, l’environnement dans lequel il évolue, notamment, en cas de forte densité de population à proximité et le type d’opération.

Des drones de plus en plus automatisés

Les drones évoluent et sont davantage automatisés, ce qui permet de les piloter de façon agile. « Toutefois, même pour un drone automatisé, la réglementation impose qu’il soit constamment sous contrôle de son télépilote. » D’où l’importance d’être bien informé et formé sur le sujet « en se référant particulièrement à l’OPPBTP, à la FPDC et à la DGAC(2)», conseille Philippe Boyadjis. Une information fiable est capitale pour une bonne réalisation. Charlotte d’Aquilante, directrice des opérations chez Pierre Noël, une entreprise de taille de pierre de 50 salariés, partage son expérience avec un prestataire : « Il y a de nombreux avantages à utiliser un drone. Au stade des relevés et des repérages avant la phase de travaux, il permet de visualiser des endroits qui seraient difficilement accessibles avec une nacelle ou un échafaudage, et ainsi de relever une zone sans avoir à y accéder physiquement. » Le drone va aussi permettre d’inspecter un bâtiment pour réaliser un état des lieux et justifier, en toute connaissance de cause, la nécessité d’une intervention. Le client a ainsi une vision précise de l’état de son bâtiment. Autre aspect important de l’usage d’un drone, sa capacité à faire gagner du temps. « Une des principales priorités sur un chantier c’est le temps, explique Charlotte d’Aquilante, et grâce au drone les délais peuvent être optimisés. La rapidité de relevé, l’inspection en temps réel… sont de vrais plus. Grâce à la photogrammétrie, on gagne en précision de relevé. Avant même de monter un échafaudage, les données générées vont permettre, par exemple, de proposer certaines améliorations, des travaux complémentaires ou des optimisations financières à l’échelle du projet» Selon elle, il faut convaincre tous les acteurs d’une opération de construction de son utilité, à commencer par les architectes et les maîtres d’ouvrage. Autre atout du drone : les données relevées sont exploitables par tous les logiciels de DAO. Si l’on se projette dans le futur, les drones pourraient être capables de transporter des matériaux, de réaliser des travaux de construction en zone inaccessible ou de fournir des analyses en temps réel basées sur l'intelligence artificielle.

1Lire « Drones et BTP – Quelle préparation pour réaliser un vol ? »

2DGCA : Direction générale de l'aviation civile.

Le drone est un outil pour gagner de la fiabilité, de la sécurité et de la rapidité. La sécurité c’est le thème phare. 
Philippe Boyadjis, président de la Fédération professionnelle du drone civil.

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