Effondrement d'échafaudage

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    Au mois de novembre, un échafaudage fixe installé en façade d’un bâtiment s’est effondré sur lui-même, sans occasionner de victime. Cet échafaudage était notamment monté à l’aide de composants de différentes marques, incompatibles les uns avec les autres. Ceci est pourtant strictement prohibé.

    Cet événement, heureusement sans conséquence humaine, nous rappelle l’importance de bien étudier en amont l’installation de ce type d’équipement, dont l’utilisation courante et banalisée sur les chantiers peut faire oublier un certain nombre de règles fondamentales relatives à leur emploi.

    Les échafaudages, qui plus est les échafaudages fixes, sont conçus pour être utilisés dans différentes configurations et typologies de travaux (ravalements de façade, isolation thermique, pose d’éléments structurels, sécurisation des travaux en hauteur…) et pour des hauteurs pouvant être très importantes. Plusieurs corps de métier peuvent être amenés à travailler successivement ou dans le même temps sur ce type d’équipement, multipliant ainsi les cas d’usage, les besoins lors des travaux mais aussi, par conséquent, les risques.

    C’est pour cette raison que tout écart par rapport à la réglementation, aux prescriptions de la recommandation Cnam R408, aux notices techniques de montage et d’utilisation peut être fatal.

    Les causes des accidents survenant avec des échafaudages

    Les enquêtes d’accidents survenant avec les échafaudages mettent en évidence des causes malheureusement bien connues :

    • Mauvaise adéquation du matériel par rapport à l’utilisation prévue (surcharge…) ;
    • Absence de plan et note de calcul en cas de configuration non prévue par la notice ;
    • Non-respect de la notice d’instruction du matériel (règles de montage, mélange de matériel, modification…) ;
    • Stabilité ou ancrage inadaptés ;
    • Formation du personnel insuffisante ;
    • Absence de vérification à la mise en service ou après modification.

    De plus, la prise de risque est encore courante sur les chantiers, où « bricoler » le matériel pour qu’il s’adapte ou retirer des équipements de protection gênant le travail, sont des gestes banalisés.

    L’importance d’une bonne adéquation préalable

    Ces situations sont souvent la conséquence d’une mauvaise ou d’une absence d’étude d’adéquation préalable de l’échafaudage par rapport aux travaux à réaliser.

    Cette étude (ou examen) d’adéquation consiste à s’assurer que l’équipement de travail sera adapté à l'opération à exécuter, et qu'il pourra être utilisé conformément à la notice d’instructions du fabricant.

    L’examen d’adéquation, établi par l’entreprise utilisatrice du matériel, tient compte des conditions et de l’environnement dans lequel l’échafaudage sera utilisé afin de définir les besoins et d’orienter le choix du matériel le plus adapté pour la réalisation des travaux.

    Il est indispensable que cet examen d’adéquation soit effectué et formalisé, avant les travaux afin de valider ou non le choix de l’équipement.

    Dans le cas d’une utilisation mutualisée de l’échafaudage par plusieurs corps d’état, l’étude d’adéquation devra intégrer les besoins de chaque entreprise intervenante.

    La notice d’instruction avant tout

    Comme tout autre matériel, les échafaudages disposent d’une notice d’utilisation ou d’instruction regroupant les préconisations du fabricant sur les cas d’usage et les règles de montage et d’utilisation.

    Cette notice indiquera :

    • la description des différentes pièces et composants de l’échafaudage ;
    • les conditions d’usage et les limites et capacités du matériel (capacité de reprise des planchers…) ;
    • les modes opératoires de montage et de démontage, à l’aide ou non d’un EPI spécifique (harnais) ;
    • les plans de montage étudiés et validés par le fabricant ;
    • les conditions de stabilités requises (d’assise, amarrage…) ;
    • les cas particuliers (installation de sapine, de recettes à matériaux…).

    Toute autre configuration d’utilisation (hauteur, porte-à-faux…) qui ne serait pas décrite dans la notice doit être étudiée avec le fabricant et faire l’objet d’une note de calcul et de plans de montage spécifiques.

    Il est également important de rappeler que le mélange de matériel provenant de différentes marques est, dans tous les cas, formellement interdit par le Code du travail, la recommandation Cnam R408 et par les constructeurs d’échafaudages dans leurs notices techniques. Les assemblages doivent être réalisés à l’aide d’éléments compatibles d’une même origine et dans les conditions pour lesquelles ils ont été testés par le fabricant. Cela relève de la responsabilité du chef d’entreprise.

    La formation du personnel, un indispensable

    Tout intervenant sur échafaudages doit disposer d'un savoir-faire et de compétences spécifiques :

    • Formation au montage : destinée au personnel monteur d’échafaudage (occasionnel ou non), cette formation vise à acquérir les compétences nécessaires au montage de l’échafaudage en sécurité conformément à la notice d’instruction ;
    • Formation à l’utilisation : elle s’inscrit dans le cadre de la formation à la sécurité au poste du travail exigée par la réglementation. Elle consiste à informer les personnels amenés à intervenir sur l’échafaudage des règles liées à son utilisation (limites de charges sur les planchers, accès, fermeture des trappes, attention à porter au bon état des matériels, signalement de toutes situations anormales…).

    La vérification des échafaudages doit également être réalisée par une personne compétente, interne ou externe à l’entreprise.

    Une bonne vérification comme dernier rempart

    La vérification d'échafaudage avant mise en service fait partie des dispositions visant à prévenir les risques de chutes de hauteur. Cette vérification s'effectue dans différentes situations telles que :

    - Première utilisation (mise en service). Cette vérification concerne notamment les points suivants :

    • Réalisation de l’examen d’adéquation ;
    • Contrôle du respect de la notice et du plan de montage ;
    • Présence des protections collectives, planchers et accès ;
    • Conditions d’amarrage et de stabilité ;
    • État général des composants ;
    • En cas de modification dans la configuration de l'échafaudage, d’incident ou d’accident, de conditions météo particulières… ;
    • Trimestriellement : vérification approfondie du matériel ;
    • Quotidiennement : vérification journalière (état général de l’échafaudage : garde-corps, moyens d'accès, absence d'encombrement des planchers…).

    - Modification dans la configuration de l'échafaudage, d’incident ou d’accident, de conditions météo particulières… :

    • Trimestriellement : vérification approfondie du matériel ;
    • Quotidiennement : vérification journalière (état général de l’échafaudage : garde-corps, moyens d'accès, absence d'encombrement des planchers…).

    Les différentes vérifications doivent être formalisées et les PV à disposition du chantier et de préférence affichés sur l’échafaudage.

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