Enquête Viavoice : la chute de hauteur

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    Notre métier est dangereux, notamment du fait du risque de chute de hauteur. C'est ce qu'estiment la majorité des professionnels du BTP, 61 % des chefs d’entreprise, 55 % des encadrants et préventeurs et 58 % des compagnons, interrogés dans le cadre d'une enquête de perception menée par l’OPPBTP et les services de prévention et de santé au travail, avec Viavoice. Quelque 670 professionnels du BTP*, dont 241 chefs d’entreprise, 86 encadrants et préventeurs et 343 compagnons y ont participé.

    C’est d’ailleurs ce sujet des chutes de hauteur qui inquiète le plus au travail : 80 % des chefs d’entreprise et 76 % des compagnons, derrière le mal de dos (65 % en moyenne) et le port de charge (47 %). De plus, 75 % des chefs d’entreprise et 62 % des compagnons ont déjà vécu, en tant que victime ou témoin, un accident lié à une chute de hauteur.

    Les chutes sont perçues comme dangereuses, même avec les plus faibles hauteurs (moins d’un mètre), pour 44 % des chefs d’entreprise, 48 % des compagnons et 61 % des représentants des chefs d’entreprise.

    Rappelons que cette enquête fait partie du dispositif de la campagne Chutes de hauteur, menée par l’OPPBTP dès le 21 mai et jusqu’au mois de juin 2024. Une campagne qui vise à sensibiliser les entreprises du BTP sur ce risque majeur et à adopter les bons réflexes et bonnes pratiques pour travailler en sécurité (lire l'encadré ci-dessous).

    Une campagne de l’OPPBTP sur les risques de chutes de hauteur

    Dès le 21 mai, l’OPPBTP relance sa campagne « Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur » avec un nouveau slogan « Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres ». L’organisme développe un important dispositif de communication qui vise à sensibiliser les entreprises du bâtiment sur ce risque majeur. En effet, les chutes de hauteur sont responsables de près de 20 décès par an dans le BTP, selon l’Assurance maladie. Pourtant, grâce à de bons réflexes et de bonnes pratiques, ces chutes pourraient être évitées. La campagne de l’OPPBTP met l’accès sur la sensibilisation des acteurs du BTP, avec plusieurs outils dont des webinaires, un film de campagne et des vidéos pratiques, des formations, une nouvelle série de podcast et une offre documentaire gratuite à retrouver dans la boîte à outils Chutes de hauteur. Notre site dédié est accessible à cette adresse : https://chutesdehauteur.fr/

    Les chutes ne sont pas le fait d’un manque d’expérience

    Pour une majorité des professionnels sondés, les chutes ne seraient pas le fait d’un manque d’expérience, même si les compagnons en sont moins certains. En effet, 67 % des chefs d’entreprise, 63 % des représentants des chefs d’entreprise et 57 % des compagnons partagent cet avis, car « quand on n’a pas trop d’expérience, on fait plus attention ». En revanche, tous sont convaincus que maintenir une bonne condition mentale et physique contribue à prévenir ces accidents.

    Une hiérarchie perçue comme prévoyante en matière de protections collectives

    62 % des chefs d’entreprise, 66 % de leurs représentants et 67 % des compagnons estiment que la hiérarchie prévoit en général les bons équipements de protection collective contre les chutes de hauteur. Cependant, 40 % des chantiers visités par les conseillers de l’OPPBTP ont été jugés moyens ou insuffisants en termes de sécurité.

    Près des deux tiers des répondants affirment que la hiérarchie contrôle au moins une fois par semaine la sécurité des chantiers.

    Une moitié des répondants affirment travailler sans équipement de sécurité au moins une fois par an, notamment en cas d’imprévu, retards ou demandes pressantes. C’est le cas pour 53 % des chefs d’entreprise, 54 % de leurs représentants et 55 % des compagnons interrogés.

    Autre élément à prendre en compte : les trémies non protégées. Quelque 78 % des chefs d’entreprise sont ainsi confrontés à cette situation au moins une fois par an, tout comme 72 % de leurs représentants et 71 % des compagnons. D’autres situations à risques (absence de garde-corps, travail sur surface inclinée sans protection et travail sur des matériaux fragiles) se produisent également fréquemment.

    Or, près de 40 % des chefs d’entreprise et 49 % des compagnons ne réagissent pas en cas de trémie non protégée. De leur côté, seuls 27 % des représentants d’entreprise disent ne pas réagir face à ce type de situation.

    Les clients peu concernés par la prévention des risques de chutes de hauteur

    Lorsqu’on demande aux professionnels si leurs clients s’intéressent à leurs moyens de sécurité contre les chutes de hauteur, 60 % d'entre eux estiment que ce n’est pas la priorité du client, « même si les particuliers comprennent que c’est important » et que « ça progresse sur les échafaudages. »

    En fait, un quart des dirigeants considèrent qu’ils ne disposent pas des arguments pour vendre les protections collectives contre les chutes de hauteur. « Il manque des arguments, notamment pour responsabiliser les maîtres d’ouvrage » et « Il nous manque parfois les textes juridiques », indiquent-ils.

    « On travaille mieux quand on se sent protégé contre les chutes de hauteur »

    L’immense majorité des répondants estiment mieux travailler lorsqu’ils se sentent protégés contre les chutes de hauteur. C’est ce que pensent 95 % des chefs d’entreprise, leurs représentants et les compagnons.

    Cependant, ces protections collectives sont « gênantes » pour plus de trois compagnons sur dix. Alors qu’un échafaudage de pied constitue un bénéfice pour l’image de marque de l’entreprise, selon les répondants.

    *Dont 38 % de couvreurs, 25 % de charpentiers bois et 37 % de maçons.

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