Protections plaquées grimpantes pour les murs extérieurs en maçonnerie
Réaliser des murs extérieurs en maçonnerie est une opération courante sur les chantiers du bâtiment (maison individuelle, logements collectifs, ouvrages fonctionnels, bâtiments industriels) qui implique des phases de travaux en hauteur. Les garde-corps, tels que les protections plaquées grimpantes, sont des moyens de protection destinés à empêcher la chute de personnes. Ils peuvent être déployés lors de ces travaux, notamment lors du montage des blocs en protection face avant. Ce document décrit les critères à prendre en compte afin de choisir les protections plaquées les plus adaptées et de s'assurer de leur bonne installation et de leur résistance en cas de sollicitation.
Date de mise à jour : 27 oct. 2023
Impact en prévention
Les garde-corps, tels que les protections plaquées grimpantes, assurent la protection des compagnons lors des travaux en hauteur. Ils limitent le risque de chute de hauteur auquel le personnel est exposé.
Des protections adaptées à la progression de la construction du mur
Les protections plaquées grimpantes sont des dispositifs plus communément utilisés sur les chantiers de construction de maisons individuelles. Elles ont comme caractéristique principale de pouvoir s’élever au fur et à mesure de la construction du mur.
Ce type de dispositif est positionné à proximité de la face externe du voile, et non directement sur le plancher de travail, afin de permettre la réalisation des planchers ainsi que le montage de la maçonnerie en toute sécurité, sans nécessiter la dépose des protections.
Protection plaquée sur maçonnerie
Les potelets classiques sont remplacés par des montants verticaux, de conception et de longueur variables selon les fabricants, afin de permettre d’adapter le niveau des garde-corps à celui de la surface de travail où se situent les opérateurs.
Les garde-corps peuvent être composés soit de lisses ou de grilles de protection fixées sur les montants verticaux.
La fixation de ces systèmes à l’ouvrage est réalisée par ancrage de platines support positionnées sous le premier rang de maçonnerie, sur la face extérieure ou supérieure de la dalle, à la dalle en béton à l’aide de chevilles et vis ou de vis autoforeuse.
Protections grillagées fixées sur des montants verticaux
Sous certaines conditions, les supports peuvent être traversants et fixés à la maçonnerie sur la face interne de celle-ci par des écrous-papillons. Selon la hauteur et le type de protection, celle-ci est rigidifiée ou non par des supports intermédiaires.
Support de fixation protection plaquée
Les poteaux/montants ainsi que les lisses sont munies de goupilles assurant la solidarité de l’ensemble.
Goupilles de fixation poteaux
Les lisses et grilles servant de garde-corps sont également solidaires du montant de fixation par des systèmes de blocage évitant que ceux-ci ne glissent ou ne se déboîtent.
Pour les grilles, le système de fixation doit être de nature à maintenir fermement la grille en deux points, pour éviter tout mouvement intempestif, et afin que celle-ci ne puisse s'écarter du poteau de plus de 15° vers l'extérieur.
Installer les protections plaquées grimpantes en sécurité et à la bonne hauteur
Les équipements doivent être conçus afin d’assurer la continuité des protections collectives en toutes phases de travaux, notamment lors des phases de montage et de démontage, y compris dans les angles.
La mise en place des garde-corps s’effectue depuis un plan de travail sécurisé, à l’avancement de la construction de la dalle et du mur, soit :
- depuis la dalle du rez-de-chaussée, pour le montage des premiers tronçons ;
- depuis une plate-forme de travail en hauteur (PIRL, échafaudage, PEMP...), positionnée en retrait ou depuis le niveau inférieur pour les niveaux supérieurs.
Protection plaquée sur maçonnerie : installation de poteaux depuis le rez-de-chaussée
Protection plaquée sur maçonnerie : installation de poteaux depuis le niveau R+1
Protection plaquée sur maçonnerie : installation de garde-corps
La dépose de l’équipement est réalisée depuis l’extérieur du bâtiment, à l’aide de plates-formes de travail en hauteur (PIRL, échafaudage, PEMP, etc.) positionnées en façade.
La hauteur du plan de travail définitif doit également être prise en compte lors des compléments de protection pour s’adapter aux différentes hauteurs de travail lors du montage de la maçonnerie et la réalisation des planchers.
À cet effet, des potelets réhaussés (trois lisses…) peuvent être mis en place afin d’assurer, à toutes phases des travaux, une protection de 1 mètre minimum de hauteur par rapport au plan de travail. Leur conformité à la norme NF EN 13374 doit être vérifiée par l’entreprise.
En cas d’impossibilité technique de recourir à ces méthodes de travail, le port d’un harnais antichute pourra être privilégié.
Mutualisation des protections collectives entre les entreprises intervenantes
Il peut être intéressant d’envisager, lorsque les conditions contractuelles le permettent, la mise en place de protections collectives mutualisées, tels que des échafaudages de façade, entre les différentes entreprises intervenantes sur le chantier (corps d’état). Cette solution peut être pertinente afin de fiabiliser les dispositifs installés et d’éviter les montages et démontages successifs des protections pouvant gêner certains lots et exposer, de ce fait, les salariés au vide.
La mise en place d’échafaudages de façade peut également être envisagée par le maître d’ouvrage, et/ou son CSPS, voire privilégiée, car ce matériel s'adapte aux différentes configurations de bâtiments et aux besoins de chaque entreprise.
Dans ce cas, la faisabilité d’une mutualisation des protections et la compatibilité avec les différents travaux doivent être étudiés en amont du chantier, dès la phase de conception, avec la coordination SPS et la maîtrise d’œuvre. L'harmonisation des besoins de chaque entreprise doit être formalisée dans l'étude d'adéquation de l'échafaudage.
Échafaudage de pied servant de protection à différentes phases de construction
Fixer les garde-corps efficacement
Ce type de dispositif répond aux exigences de conception de la norme NF EN 13374, qui détermine leurs caractéristiques dimensionnelles, les critères d’acceptation et les modalités d’essais de résistance, en toute phase, en tout point, quelle que soit la hauteur où se trouve le salarié
Quel que soit le système de garde-corps utilisé, le fabricant est tenu de préciser dans une notice les exigences concernant leur mise en place sur la structure d’accueil, compte tenu des performances d’essais statiques auxquelles doivent satisfaire les garde-corps de classe A, voire de classe B, et qui sont décrites dans la norme.
Du fait de l’installation sur la face externe du mur, ces équipements doivent supporter, sans rupture ni désassemblage, et sans dépasser la flèche résiduelle permanente de 200 mm par rapport à la face externe de l’ouvrage sur lequel il est fixé, la charge de 125 daN horizontale accidentelle.
Afin d’assurer un ancrage suffisamment résistant, la fixation sur support dalle béton est à privilégier. En effet, certains dispositifs ne remplissent pas les exigences de résistance et de maintien lorsqu’ils sont fixés dans un support creux ou non adapté à la reprise des efforts horizontaux.
Dans le cas d’une fixation dans les supports de maçonnerie, il est nécessaire :
- d’établir une note de calcul et d’essai pour s’assurer de la résistance du support maçonnerie ;
- d’appliquer les préconisations du fabricant indiquées dans sa notice d’utilisation, comme le rajout de jambes de force complémentaires en pied de l’équipement.
Fixation sur support béton de protection plaquée sur maçonnerie
Cas des dispositifs composés de filets fixés aux montants pour les protections plaquées ou protections dites sur perches : cette configuration est à éviter car elle ne répond pas aux exigences de rigidité et de résistance des garde-corps temporaires demandées par la réglementation et la norme NF EN 13374.
Quel est mon rôle en prévention ?
Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise, encadrant de chantier, opérateurs…) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections collectives temporaires contre les chutes.
Protections plaquées grimpantes pour maçonnerie - Exemple de répartition des rôles et missions
Chef d'entreprise | Encadrant de chantier (conducteur de travaux, chef de chantier) | Opérateur |
Évaluation des risques pour les travaux en hauteur Définition des règles et des mesures de prévention (cadrage des modes opératoires) Définition du matériel utilisable (respect des règles de conception) Investissements, achat de matériels | Établissement des modes opératoires chantier (PPSPS + gestion des situations de défaillance : retrait, rupture de la protection) Implantations et hauteurs des garde-corps Choix du matériel le plus adapté (protections plaquées, échafaudages…) + compatibilité des différents composants Commande du matériel Instruction et formation du personnel au poste Contrôle régulier du respect des modes opératoires | Mise en œuvre, utilisation du matériel Respect des modes opératoires Alerte en cas de défaillance ou de défauts sur garde-corps |
Réglementation et normes
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1 m et 1,10 m et comporter au moins :
- une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
- une main courante ;
- une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsqu'aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
Références normatives complémentaires
NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : Garde-corps périphériques temporaires – Spécification du produit – Méthodes d'essai.
NF EN 12811-2 – Août 2004 : Équipements temporaires de chantiers – Partie 2 : information concernant les matériaux.