Risque routier : le BTP en pole position pour l’inscription au DU
Intégration du risque routier dans le DU, actions de prévention, formations, dangers de l’utilisation du smartphone au volant. Une étude de MMA fait le point. Le BTP se distingue par sa prise en compte de l’enjeu dans le DU.
Date de mise à jour : 21 mai 2021
Auteur : Virginie Leblanc
Si les actions de prévention dédiées au risque routier restent peu fréquentes en entreprise, le BTP se distingue en se plaçant en tête des secteurs pour la mise en place de telles actions à destination des salariés : 46% des entreprises du BTP se sont engagées, contre 29% dans l’industrie et 18% dans le commerce. Tous secteurs confondus, seulement un quart des actifs interrogés indiquent ainsi qu’elles sont régulières (26 %) contre un tiers qui les jugent rares (34%) et 40 % inexistantes. C’est l’un des enseignements d’une étude de l’Ifop (1) pour l’assureur MMA, qui interroge pour sa sixième édition, à l’occasion des Journées de la sécurité routière au travail se déroulant du 17 au 21 mai, les dirigeants de TPE/PME sur le risque routier professionnel mais aussi cette année les Français régulièrement sur la route pour leur travail.
- Visitez le site de la Sécurité routière.
- Voir les outils pour agir sur le risque routier sur le site de MMA.
Autre bon point pour le BTP, il demeure en tête des secteurs à avoir inscrit le risque routier dans le document uniqueavec 58% de réponses positives contre 29% dans l’industrie et 18% dans le commerce. Tous secteurs confondus, l’inscription au DU de ce risque est en progression constante depuis 2016: 41% des dirigeants déclarent l’avoir fait (+7 points par rapport à 2020 et +20 points par rapport à 2016).
Actions de sensibilisation
En revanche, le BTP est devancé dans le domaine des formations. Elles concernent de manière globale davantage d’actifs : 30% déclarent en avoir suivi une ou plusieurs (+6 points par rapport à 2015), et elles sont plus fréquentes dans l’industrie (42%) ou le commerce (35%) que dans le BTP (30%). Pour infléchir cette tendance, le BTP est le premier secteur à déclarer planifier des actions de sensibilisation pour 2021.
Risque de l'utilisation des outils numériques
Alors que le taux d’équipement et les usages associés au smartphone progressent au sein de la population française, les résultats de l’enquête montrent que les conduites à risque associées à l’utilisation de ces outils numériques sont également en hausse lors des déplacements professionnels. Près d’un tiers des actifs indiquent consulter au moins occasionnellement une application mobile ou un site Internet (36%, soit +11 points par rapport à 2015) ou consulter leurs mails (33%, + 7 points).
L’utilisation des réseaux sociaux pendant les trajets professionnels concerne désormais un quart des actifs (25%, +9 points). Plus généralement, 70 % des conducteurs passent des appels (+10 points) et 76 % en reçoivent (+3 points) lors des trajets professionnels. Ils sont 54 % à lire des sms et 45 % à en envoyer.
Distracteurs de conduite
Une attention plus importante des dirigeants à l’égard des distracteurs de conduite (téléphone, cigarette, manger ou boire au volant) est observée : 53% d’entre eux les placent en tête des enjeux de sécurité routière perçus comme devant faire l’objet d’une action prioritaire des pouvoirs publics (29% dans le BTP). L’alcool demeure toutefois la première préoccupation (58%), y compris dans le BTP (38%).
Importance du risque routier
Si les actifs effectuant des trajets professionnels sont un peu plus au fait que les dirigeants de l’importance du risque routier comme cause d’accident professionnel - 32% estimant à juste titre qu’il s’agit de la première cause contre seulement 17% des dirigeants - ils sous-estiment néanmoins majoritairement le risque (41% pensent que c’est la deuxième cause et 36% la troisième cause). Les dirigeants sont par ailleurs de moins en moins nombreux à avoir conscience de cet enjeu (17% « première cause » contre 25% en mars 2016). Un argument supplémentaire pour mobiliser les entreprises à travers des campagnes d’information sur le risque routier, comme celle initiée fin mai 2021, à laquelle s'est associé l'OPPBTP.
(1) L’enquête a été menée en avril 2021 auprès de 511 personnes effectuant des déplacements professionnels au moins une fois par mois et auprès d’un échantillon de 251 dirigeants d’entreprises, représentatif des entreprises françaises de 1 à 49 salariés.