Actu travail grand froid

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    En résumé

    ● Le froid rend de nombreuses tâches dangereuses.

    ● Consulter la météo quotidiennement est recommandé.

    ● Des vêtements adaptés permettent de se protéger.

    Article paru dans le magazine PréventionBTP n°259 de février 2022, pages 30-31.

    Moins 2 °C, c’est la température qui règne le jour de notre entretien avec Nicolas Bonnet, ergonome au SIST-BTP Lorraine. « Beaucoup d’entreprises ont dû se mettre en arrêt forcé. » Tous les corps de métiers peuvent être concernés par le travail par grand froid, mais ceux qui exercent en extérieur (travailleurs des TP, couvreurs, maçons, grutier…) sont tout particulièrement affectés. Surtout quand, à la chute de température, s’ajoutent des facteurs aggravants (vent, humidité, pluie…) qui renforcent la sensation de froid. Ainsi, lorsque le mercure annonce 0 °C mais qu’un vent de 40 km/h souffle, la température ressentie sera de l’ordre de -6 °C. De même, la fatigue impacte la capacité de l’être humain à supporter les aléas climatiques et à maintenir sa température corporelle.

    Des risques d’accident accrus en périodes de grands froids

    Les grands froids augmentent l’accidentologie de diverses manières. Tout d’abord, ils engourdissent et rendent la gestuelle plus maladroite. Un faux mouvement est plus vite arrivé. Chez les personnes qui y sont sujettes, les troubles vasculaires de type syndrome de Raynaud peuvent survenir : les capillaires sanguins se contractent et les extrémités – doigts, orteils – ne sont plus irriguées. Le froid favorise par ailleurs les contractures musculaires et accroît le risque de TMS. « Un T-shirt long, pour éviter que le bas du dos ne soit exposé lorsqu’on se penche en avant, est essentiel », rappelle Nicolas Bonnet. Et, bien entendu, dès que le mercure passe en dessous de zéro, le sol devient glissant (verglas) : gare aux chutes ! Les engelures – voire les gelures – sont également à craindre. Elles se développent sans que le travailleur en prenne conscience, et touchent prioritairement les doigts, le nez, les pieds… Autre risque sournois, l’hypothermie, c’est-à-dire l’incapacité de l’organisme à maintenir une température interne adéquate. Si la personne n’est pas réchauffée rapidement, l’hypothermie peut entraîner une perte de conscience, un coma, voire un décès. Dès que la température extérieure est inférieure à 5 °C, le risque d’hypothermie existe.

    S’informer et se préparer aux mauvaises conditions météo

    Consulter la météo le matin même est une nécessité. Cela permet d’anticiper l’évolution de la température pendant la journée et de s’habiller de façon adéquate. Se protéger contre les intempéries (vent, précipitations…) tout en conservant un certain confort de travail n’est pas simple. « On rajoute un manteau de pluie ou un pantalon de pluie sur toutes les couches de vêtements. Cela commence à faire beaucoup d’épaisseurs », souligne Nicolas Bonnet. L’industrie du textile a mis au point des matériaux efficaces et confortables pour lutter contre le froid. Conseil : bannir le coton qui absorbe la transpiration et opter pour des matières qui « respirent » (voir ci-dessous). Si les conditions météo sont trop défavorables et que l’organisation du chantier ne permet pas d’effectuer les tâches sous abri, l’arrêt du chantier s’impose. Il existe des services météo spécifiquement dédiés au BTP.

    Quand le froid gèle un chantier

    Il n’existe pas de seuil légal en dessous duquel l’arrêt de l’activité est obligatoire. D’autant que l’impact de la météo est extrêmement variable d’un métier à l’autre. Quand les rafales dépassent 60 km/h, le vent est habituellement considéré comme une intempérie, côté températures, c’est lorsque le mercure est inférieur à 10 °C. Si les conditions atmosphériques imposent l’arrêt du chantier, le régime chômage intempéries assure une indemnisation aux salariés, à hauteur de 75 % du salaire, dans la limite de 55 jours/an.

    4 conseils pour mieux résister aux températures négatives

    1. S’hydrater suffisamment

    L’hiver, on transpire et on se déshydrate sans s’en rendre compte. Or l’eau est nécessaire pour les muscles, les tendons, les disques intervertébraux ! Boire régulièrement est donc essentiel. Si possible chaud. Conseil : apporter un thermos de soupe ou de boisson (thé, café, infusion…).

    259_1 S'hydrater

    2. Porter des vêtements adaptés

    Il existe aujourd’hui de nombreux textiles techniques à la fois confortables, fins et chauds (type « Damart » ou sous-vêtements de ski). Bannir le coton, qui absorbe la transpiration, et opter pour des matières qui « respirent ». Conseil : pensez aux sous-gants (en soie), chaussettes thermiques, cache-cou tubulaire et bonnet en polaire à glisser sous le casque.

    259_2 Vêtements adaptés froid

    3. Éviter les efforts physiques

    Les muscles sont fragilisés par le froid qui favorise les contractures. Utiliser des aides à la manutention permet d’alléger la charge de travail. Conseils : organiser le chantier pour éviter les efforts soutenus et limiter la durée d’exposition au froid en favorisant les rotations de poste.

    259_3 Efforts physiques et grand froid

    S’abriter dès que possible

    Les intempéries aggravent l’impact du froid. Lorsqu’il n’existe aucune possibilité de travailler en intérieur ou sous abri, le recours à une tente à montage rapide (ou a minima une bâche coupe-vent) s’impose. Conseil : revenir régulièrement à la base vie se réchauffer lorsqu’on exerce en extérieur.

    259_4 S'abriter

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