Du bon usage de la trousse de secours
Dans l’atelier, sur un chantier ou rangée dans le véhicule, la trousse de secours doit être solide, hermétique, propre et régulièrement maintenue en état d’usage.
Date de mise à jour : 24 mars 2022
Auteur : Cendrine Barruyer
©Science Photo Library/Getty Images
- La trousse de secours est obligatoire sur les chantiers.
- Elle doit être facile d’utilisation et son emplacement connu de tous.
- Son entretien régulier est essentiel.
Article paru dans le magazine PréventionBTP n°260 de mars 2022, pages 30-31.
Tout chantier doit posséder sa trousse de secours. Le Code du travail, par son article R4224-14, l’impose sur l’ensemble des lieux professionnels, et a fortiori sur un chantier, où le risque d’accident est élevé. Avoir une trousse c’est bien, mais encore faut-il qu’elle soit utilisable. Chaque salarié doit savoir que ce kit existe et où le trouver. Dans un atelier, une petite pharmacie murale est une bonne solution. Sur un chantier, l’idéal serait que cette trousse soit située en un lieu bien déterminé, proche de la base vie ou dans tous les véhicules de l’entreprise. « Ce peut être dans la boîte à gants, dans la portière, sous le siège du conducteur, peu importe où, mais toujours au même endroit », précise Florence Chapelier, médecin du travail au SSTBTP21 à Dijon. Elle doit être placée dans l’habitacle « et surtout pas dans le barda à l’arrière. » Ainsi, lorsqu’une équipe doit changer de véhicule, les salariés auront facilement accès à la trousse en cas de besoin. Une personne dans l’entreprise doit être responsable du maintien en état de ces équipements : remplacement des produits utilisés ou périmés, vérification des emballages, des étiquetages… ou, tout simplement, nouvelle trousse de secours quand elle n’est plus conforme.
Que mettre dans la trousse de secours ?
Les trousses toutes faites que l’on trouve en pharmacie suffisent à gérer les petits accidents du quotidien. Pour certaines activités comportant des risques spécifiques mieux vaut composer soi-même sa trousse. « Pour un menuisier, par exemple, je conseille d’ajouter un kit amputation, note le Dr Chapelier. Ce kit comprend des sacs congélation propres, rangés dans un étui hermétique, pour éviter toute salissure, une poche de glace, comme on en trouve dans les magasins de sport, une notice rappelant comment stocker un doigt amputé. Bien entendu, il faut aussi veiller à toujours avoir un bac à glaçons dans le freezer du réfrigérateur de l’atelier ! » On peut aussi ajouter des kits anti-hémorragie pour traiter en urgence une plaie artérielle. Mais seul un sauveteur-secouriste du travail est formé pour réaliser ces gestes. « Il ne faut pas que la trousse soit trop compliquée ou trop remplie », rappelle le médecin. Elle doit surtout permettre de soigner des plaies simples (désinfectant, compresses, pince à épiler, petits ciseaux, bandages…) et des blessures comme les projections de produits chimiques, les corps étrangers et poussières dans l’œil (dosettes de sérum ou lave-œil…), les brûlures chimiques ou thermiques. Pour les accidents plus graves, il faut appeler le 15, car seul un personnel médical saura comment réagir. Le médecin déconseille par ailleurs la présence de médicaments, même aussi courants que le paracétamol. « En cas d’allergie ou de réaction à un médicament la responsabilité de l’employeur serait engagée. »
Pour nettoyer : sérum physiologique en dosette, désinfectant, lave-œil…
Pour apaiser : crème arnica, spray antibrûlure, pansement gras, Biafine…
Pour panser, bander, soutenir : compresses, bandes extensibles, sparadrap, bande de crêpe, écharpe triangulaire, pansements, épingles de sûreté.
Pour arrêter les hémorragies : pansement compressif, coussin hémostatique, mèches nasales.
Pour protéger en attendant les secours (en cas d’accident grave) : couverture de survie, kit membre sectionné.
Pour l’utiliser correctement : un manuel, si possible en plusieurs langues.
Matériel divers : ciseaux lister, pince à écharde, gants pour les soins, doigtiers, gel hydroalcoolique pour se désinfecter avant de soigner.
4 conseils pour bien utiliser sa trousse de secours
1. Privilégier les unidoses.
Le conditionnement en unidoses stériles permet d’éviter les contaminations lors des différentes utilisations de la mallette de secours.
2. Se laver les mains
Se laver les mains (eau et savon ou gel hydroalcoolique) avant d’ouvrir la trousse et d’en toucher le matériel. Au besoin, utiliser des gants jetables pour nettoyer et panser la plaie d’un collègue.
3. Maintenir la trousse en état.
Maintenir régulièrement la trousse en état. Le cas échéant, désigner une personne en charge de vérifier régulièrement le contenu (s’il manque des produits), les dates de péremption, l’état général du matériel.
4. Contacter le Samu en cas d’accident grave.
La trousse de secours est destinée à soigner les petits accidents et la bobologie. En cas d’accident plus grave, un impératif : contacter en urgence le Samu (15) et suivre les consignes données par téléphone.