Garde-corps temporaires de versant de toiture fixés sur murs de façade
Lors des interventions sur les toitures inclinées, des dispositifs de protection adaptés comme des garde-corps temporaires empêchent la chute de personnes et d’objets en bas des versants. Ils sont spécifiques selon le support de fixation. Coup d'œil sur les équipements fixés sur les murs de façade (béton, maçonnerie).
Date de mise à jour : 19 févr. 2024
Impact en prévention
La mise en place de dispositifs spécifiques pour les travaux en toiture permet d'assurer une meilleure efficacité des équipements de protection et une meilleure compatibilité avec les travaux.
Quel dispositif choisir ?
Choix de l'échafaudage
Échafaudage de pied ancré au pignon du bâtiment.
Dans tous les cas où cela est possible, l’OPPBTP conseille de privilégier la mise en place d’un échafaudage de pied ancré à la façade afin d’assurer la protection des opérateurs en bas de pente mais aussi le long des rampants. Dans ce cas, le fabricant de l’échafaudage devra certifier la capacité de son matériel à assumer cette fonction et indiquer, notamment, la répartition et la résistance de chacun des ancrages de l’échafaudage à la façade. Une étude d’adéquation est à établir dans ce cas par l’entreprise afin de formaliser ses besoins.
La mise en place d’un échafaudage de façade peut également être envisagée par le maître d’ouvrage, et/ou son CSPS, voire privilégiée car ce matériel est plus adapté aux différentes configurations de façades et de toitures (décrochements, brisis, etc.) et aux besoins de chaque entreprise, si et seulement si l’harmonisation des besoins et leur mutualisation ont pu être formalisées dans l’adéquation de l’échafaudage.
Le garde-corps du dernier niveau de l’échafaudage doit répondre a minima aux caractéristiques des garde-corps de classe A ou B selon la pente de la toiture. Une protection intermédiaire (structure treillis ou filet de sécurité) doit le compléter pour la classe B et est conseillée pour la classe A.
Caractéristiques des garde-corps
Lorsque l’échafaudage périphérique ne peut être retenu comme moyen de protection et si le garde-corps est le moyen de protection sélectionné, qu’il s’agisse de travaux neufs, de travaux de réhabilitation, de rénovation ou d’interventions ultérieures sur un ouvrage, il existe plusieurs modalités de fixation de garde-corps adaptées pour les rives de pignon.
Pour rappel, selon la norme NF EN 13374+A1 relative à la conception et aux méthodes d’essai des protections périphériques provisoires, les garde-corps périphériques temporaires de chantier doivent comprendre une lisse haute et une lisse intermédiaire, pouvant être couplées ou remplacées par une protection intermédiaire (structure treillis ou filet de sécurité) ainsi qu’une plinthe, montés sur des potelets. Les dispositifs peuvent être fabriqués comme un ensemble monobloc.
Un garde-corps est à considérer comme un ensemble composé de ses lisses, des protections intermédiaires, des potelets, mais aussi des platines/inserts et fixations.
Selon la norme, les garde-corps se déclinent en trois classes différentes - A, B et C - et sont conçus et différenciés pour résister à des efforts qui varient selon l'angle d'inclinaison de la surface de travail par rapport à l'horizontale et de la hauteur de chute possible.
Les garde-corps sont déclinés en trois classes.
Les garde-corps communément utilisés en bas de versant de toitures sont de classes B, voire C (ils doivent donc comporter une protection intermédiaire telle qu'une grille rigide ou un filet de sécurité) :
- les garde-corps de classe B, lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est inférieur à 30° sans limitation de hauteur de chute, ou à 60° et que la hauteur de chute est inférieure à 2 mètres ;
- les garde-corps de classe C lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est compris entre 30° et 45° sans limitation de hauteur de chute, ou entre 45° et 60° et que la hauteur de chute est inférieure à 5 mètres.
Garde-corps de classe B : angle d'inclinaison inférieur à 30°.
Garde-corps de classe C : angle d'inclinaison entre 30° et 45°
Dans le cas des versants de toiture, afin de faciliter le choix des protections collectives adaptées et pour partager une définition favorisant les démarches de prévention, les hauteurs de chute définies dans la norme NF EN 13374+A1 (2 et 5 mètres) pourront être assimilées à la longueur du rampant (sens perpendiculaire à la gouttière).
Garde-corps : quel ancrage choisir ?
Il existe de nombreux dispositifs d’ancrage des garde-corps en bas de versant de toitures, qu’ils soient utilisés en travaux neufs, de réhabilitation ou d’interventions ultérieures sur un ouvrage. Ceux-ci peuvent être provisoires ou permanents, et sont conçus pour s’adapter à la structure d’accueil qui est un mur porteur de façade en béton armé ou en maçonnerie.
- Les ancrages permanents sont soit noyés dans le voile béton lors de la construction, soit mis en place après perçage du mur par fixation mécanique. En cas d’isolation du bâtiment par l’extérieur, le porte-à-faux de l’ancrage permanent dans l’épaisseur de l’isolant peut être repris par un gousset fixé sur la face extérieure du mur.
- Les ancrages provisoires sont en général composés de tiges filetées traversant le voile et fixées au moyen d’écrous ou de papillons. Les voiles maçonnés (blocs en béton, briques en terre cuite, blocs de béton cellulaire…) étant des ouvrages relativement fragiles, les perçages destinés à faire traverser les dispositifs d’ancrage doivent être réalisés dans les joints, à la perceuse, afin de ne pas fragiliser les matériaux d’accueil. La mise en œuvre d’une plaque ou barre de répartition, de surface suffisante, entre l’écrou ou le papillon de serrage et le mur est nécessaire pour assurer une bonne répartition des efforts sur ce dernier. En ouvrage neuf, la pose de fourreaux PVC destinés au passage des tiges d’ancrage est une solution qui évite de fragiliser la maçonnerie lors du perçage.
Garde-corps fixés dans mur maçonné
Barre de répartition d'efforts
Quelle que soit la pente de la toiture, l’utilisation des différents systèmes de fixation doit permettre la mise en place d’un garde-corps de bas de versant, dont l’inclinaison :
- ne doit pas s’écarter de la verticale de plus de 15° vers l’extérieur ou vers l’intérieur, pour les garde-corps de classe B ;
- doit être comprise entre le plan vertical et la perpendiculaire à la surface de travail, pour les garde-corps de classe C.
Fixer la protection efficacement
Dispositions générales de fixation
Le choix de la protection collective temporaire à mettre en place en bas d’un versant de toiture doit faire l’objet d’une évaluation préalable des risques liés à son montage et à son adéquation avec les travaux à réaliser. Les dispositifs d’ancrage du garde-corps doivent être compatibles et adaptés, de par leurs formes et leurs dimensions, à la structure d’accueil à laquelle ils seront fixés.
La structure ainsi que le système de garde-corps utilisé doivent pouvoir résister aux efforts statiques et dynamiques qui sont décrites dans la norme NF EN 13374+A1.
Pour cela, une vérification préalable de la résistance de la structure d’accueil est nécessaire soit par le calcul soit par des essais.
Les fourreaux, dans lesquels sont enfichés les potelets de garde-corps et faisant partie des dispositifs fixés à la structure d’accueil, doivent être équipés d’un dispositif de verrouillage (goupille, boulon, etc.) permettant d’assurer une liaison mécanique entre eux et l’anti-soulèvement du potelet. En effet, une pente trop forte du plan de travail ou une longueur de fourreau insuffisante peuvent contribuer à faire sortir le potelet du fourreau en cas de sollicitation du garde-corps. Pour cette même raison, l’OPPBTP déconseille d’insérer directement les potelets dans des trous percés dans la structure d’accueil.
Quel que soit le système de garde-corps utilisé, le fabricant est tenu de préciser dans une notice les exigences concernant leur mise en place sur la structure d’accueil (distance entre les ancrages, modalités de fixation, etc.).
Fixation dans un voile béton maçonné
Lorsque la façade est réalisée en maçonnerie, il convient au préalable de s’assurer qu’elle est porteuse. S’il s’agit de maçonnerie de remplissage non porteuse, il est nécessaire qu’elle soit rigidifiée par des chaînages verticaux et horizontaux, et solidement liaisonnée aux voiles de refend et de pignon ou aux poteaux de façade, afin de pouvoir reprendre les efforts exercés en haut du mur lors de la sollicitation du garde-corps.
En complément, une note de calcul et d’essais peut être établie pour s’assurer de la résistance du support en maçonnerie.
Fixation dans un ouvrage existant (réhabilitation)
Suivant le type (béton, brique, plâtre, etc.) et l’état, des campagnes de sondages peuvent être effectuées afin de s’assurer de leur résistance et du bon maintien de l’ensemble de garde-corps en cas de sollicitation, afin de veiller au respect des tolérances de déformation dimensionnelle des garde-corps exigées dans la norme NF EN 13 374+A1.
- Installation des filets
Une attention particulière sera donnée aux filets installés sur les garde-corps. Ceux-ci doivent être en bon état (sans déchirure, maille cassée, brûlure…), tendus pour éviter tout mou et fixés aux garde-corps côté toiture, en parties hautes (sur le potelet) et basses (sur le support de potelet).
Positionner les garde-corps à la bonne hauteur
La hauteur du plan de travail aux différents niveaux de la toiture doit également être prise en compte dans le choix des protections installées, pour compenser notamment un effet « courbe de chute » pour les salariés en fonction de leur position sur la toiture (notamment sur les « chiens-assis »).
À cet effet, des protections réhaussées peuvent être mises en place afin d’assurer une protection de 1 m minimum de hauteur par rapport au niveau de travail, en tenant compte de l’inclinaison et de la configuration de la toiture.
Leur conformité à la norme NF EN 13374+A1 devra être vérifiée par l’entreprise (à l’aide de la notice du fabricant, etc.).
Garde-corps de toiture réhaussé
Lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est supérieur à 60° ou bien à 45° et que la hauteur de chute dépasse 5 m, les garde-corps périphériques ne constituent pas une protection appropriée.
Dans ce cas, il conviendra d’utiliser :
- des équipements de travail adaptés pour réaliser les interventions en toiture (échafaudages, PEMP, etc.) ;
- des plates-formes de travail intermédiaires en complément, en partie courante de la surface en pente, par exemple tous les 2 m ou tous les 5 m de hauteur de chute, respectivement pour les garde-corps périphériques des classes B et C.
Plate-forme intermédiaire versant toiture
Quel est mon rôle en prévention ?
Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise – encadrant de chantier - opérateurs, etc.) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections collectives temporaires contre les chutes :
Garde-corps en versant de toiture - Exemple de répartition des rôles et missions
Chef d’entreprise | Encadrants de chantier (Conducteur Travaux / Chef de chantier) | Opérateurs |
Évaluation des risques pour les travaux en hauteur Définition des règles, mesures de prévention (cadrage des modes opératoires) Définition du matériel utilisable Investissements, achats matériel | Établissement des modes opératoires chantier (PPSPS + gestion situations de défaillance) Choix du matériel le plus adapté + compatibilité des différents composants Commande du matériel Adéquation des fixations avec matériel et support (réhabilitation : campagne de sondage si nécessaire) Instruction et formation du personnel au poste Contrôle régulier du respect des modes opératoires | Mise en œuvre, utilisation matériel Respect des modes opératoires Alerte en cas de défaillance, défauts sur le moyen de protection |
Réglementation et normes
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre 1 m et 1,10 m et comporter au moins :
- une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
- une main courante ;
- une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de 3 m (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsqu'aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
Références normatives complémentaires
NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : garde-corps périphériques temporaires – spécification du produit, méthode d’essai.
NF EN 12811-2 – Août 2004 : équipements temporaires de chantiers – Partie 2, informations concernant les matériaux.