Interventions programmées sur toitures : le plancher de travail sur rampant
Dans le cadre d'une intervention programmée en toiture, la constitution d'un poste de travail peut, selon les caractéristiques de la toiture et la nature des travaux, nécessiter la réalisation d’un plancher de travail, Voici nos préconisations pour choisir et mettre en œuvre cet équipement de travail, afin de protéger le couvreur du risque de chute de hauteur, mais aussi pour améliorer le confort et l'ergonomie du poste de travail.
Date de mise à jour : 4 août 2020
Détermination du poste de travail
Pour la réalisation de travaux en toiture, les facteurs à prendre en considération pour déterminer la nécessité de réaliser un plancher de travail sont les suivants :
- le matériau de la toiture ;
- la pente et la longueur du rampant ;
- le poids ou l’encombrement du matériel à mettre en œuvre (auge de mortier, bouteille de gaz, fenêtre de toit, exutoire de fumées, sortie de ventilation, etc.);
- la nature, la complexité et la durée des travaux (création d’une fenêtre de toit, étanchéité d’une souche de cheminée, scellement d’un faîtage, etc.).
La réalisation d'un plancher de travail équipé de garde-corps vous met à l'abri du risque de chute de hauteur, d'une part. D'autre part, installé sur une surface plane, horizontale et au plus près de la tâche à effectuer, vous travaillez dans des conditions ergonomiques, en limitant les postures défavorables et le port de charges.
Plancher de travail équipé de garde-corps sur toiture.
Le plancher de travail sur rampant
Constitution
Le plancher est constitué :
- de consoles triangulées et réglables qui s’adaptent aux différentes pentes de toit ;
- de pattes de fixation ancrées sur la charpente ou d’échelles plates de couvreur (cas des rénovations, par exemple) ;
- d’un plateau antidérapant de résistance suffisante ;
- de garde-corps sur trois faces (avec potelets, lisses, sous-lisses et plinthes), doublés d’un filet de sécurité.
Tous ces éléments doivent provenir du même fabricant afin de garantir la résistance de l’ensemble.
Console triangulée et réglable selon la pente du toit.
Mise en œuvre
Référez-vous toujours à la notice d’instructions du fabricant, quel que soit le matériel utilisé. En cas de doute, n’hésitez pas à l’interroger.
- Privilégiez des pattes de fixation directement ancrées sur la charpente.
- À défaut, utilisez des échelles plates de couvreur (cas d’une rénovation par exemple), en aluminium ou en bois. Celles-ci seront adaptées au matériau de couverture et amarrées en haut et en bas.
- Pour la fixation haute des échelles plates, prenez un crochet de sécurité (NF EN 517) et une cravate pour charpente (NF EN 354).
- Prévoyez toujours un arrimage bas des consoles et des échelles sur un crochet de sécurité, par cravate ou ancrage de charpentier.
- Doublez le garde-corps d'un filet pare-gravats pour assurer la protection contre les chutes d’objets.
Montage/démontage du matériel
Le personnel effectuant le montage et le démontage du plancher de travail sur rampant n'intervient pas sans un casque de sécurité (avec jugulaire) et un système d’arrêt de chute complet (points d'ancrage, harnais antichute, longe avec absorbeur d’énergie), notamment dans les cas suivants :
- protection collective de bas de pente avec un rampant supérieur à 5 mètres ;
- rive non protégée distante de moins de 1,50 mètre.
Accès au plancher de travail sur rampant
Privilégiez l’accès au plancher de travail par les ouvertures existantes (fenêtres de toit, lucarnes, châssis, etc.) lorsqu’elles sont près des travaux et situées dans le volume protégé contre les risques de chute de hauteur.
En cas d’impossibilité, l’accès sera réalisé à partir d’une échelle plate supplémentaire positionnée sur le côté du plancher de travail sur rampant.
Téléchargez la fiche prévention « Interventions programmées sur les toitures Plancher de travail sur rampant ».
Consultez également l'ouvrage : Dépannage urgent sur toiture - La corvée
Réglementation relative aux travaux réalisés à partir d'un plan de travail
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs. À noter, le poste de travail doit permettre une exécution des travaux dans des conditions ergonomiques (article R4323-58 du Code du travail).
La prévention des chutes de hauteur à partir d'un plan de travail doit être assurée :
1° Soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, placés à une hauteur comprise entre un mètre et 1,10 m et comportant au moins :
a) Une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
b) Une main courante ;
c) Une lisse intermédiaire à mi-hauteur ;
2° Soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Si jamais cette prévention ne peut être mise en œuvre, des dispositifs de recueil souples sont installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsque des dispositifs de protection collective ne peuvent être mis en œuvre à partir d'un plan de travail, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute approprié ne permettant pas une chute libre de plus d'un mètre ou limitant dans les mêmes conditions les effets d'une chute de plus grande hauteur (article R4323-61 du Code du travail).