Travailler en toute sécurité avec une toupie tenonneuse
En l’absence de tenonneuse, le toupilleur usine des tenons en montant des outils de grand diamètre sur l’arbre porte-outils de la toupie. Ces tenons se font à l’aide du chariot à tenonner intégré à la machine ou rapporté et fixé sur la table par des fixations prévues à cet effet. Le tenonnage peut conduire à des accidents graves, voire mortels, si les précautions nécessaires ne sont pas prises. Cette fiche vous donne les mesures de prévention pour l’utiliser en toute sécurité.
Date de mise à jour : 20 févr. 2020
Les techniques pour travailler en sécurité sur une toupie tenonneuse
Montée sur une machine-outil, la toupie tenonneuse sert à usiner des tenons dans une pièce de bois. Elle doit être conçue et équipée pour réaliser les travaux dans les meilleures conditions de sécurité. Si tel n’est pas le cas, on s’assurera que les exigences suivantes sont respectées.
Certaines toupies ne sont pas prévues pour des opérations de tennonage ; vous ne devez pas modifier leur configuration.
Empêcher l’accès à la partie non travaillante de l’outil
Si le carter utilisé pour les travaux au guide n’est pas de dimensions suffisantes pour encoffrer les outils à tenonner de diamètres courants (de 280 à 340 mm), remplacez-le par un carter plus grand. Ce carter peut être soit fourni par le constructeur de la machine, soit réalisé à la demande de l’entreprise. Il doit être assez robuste pour retenir les éléments métalliques susceptibles de se détacher de l’outil suite, par exemple, à une fixation défectueuse des plaquettes. Raccordez-le à un système d'aspiration par buse.
Limiter l’accès à la partie travaillante de l'outil
Fixer un écran solidaire sur le chariot à tenonner. Par exemple, un cadre en profilé acier. La partie pleine sera alors en tôle, contreplaqué ou polycarbonate. Pour ce dernier, un traitement antistatique évitera que les poussières y adhèrent. Au cours de la translation du chariot, cet écran se positionne perpendiculairement à la règle pare-éclat, côté opérateur, afin d’interdire tout contact fortuit du coude droit de l'opérateur avec la toupie tenonneuse en mouvement. Pourvu d'un dispositif de serrage des pièces, l’écran évite aussi leur éjection en cours de travail. Pour éviter les vibrations de la pièce à usiner, la pression se fait au plus près de l'usinage. Il ne faut jamais placer une main sur la pièce à usiner. En cas de mauvais serrage, celle-ci pivotera brutalement et pourra entraîner la main au contact de l’outil.
Empêcher l’éclatement de l’outil
Des accidents très graves peuvent se produire si l’on utilise des outils de grand diamètre à des fréquences excessives (> 3 600 t/min). À cet égard, chaque outil comporte un marquage visible et durable indiquant le nombre de tours/minute à ne pas dépasser. Si la mention « MAN » est gravée, cela signifie que l’outil est utilisable en avance manuelle. De fait, le recours à un chariot à tenonner est considéré comme une avance manuelle.
En outre, vous devez choisir des outils comportant des dispositifs efficaces d’immobilisation des couteaux, aptes à s’opposer au déplacement de ceux-ci en cours d’utilisation.
Maîtriser la vitesse de rotation de l’arbre porte-outil
En mode tenonnage, le démarrage de la machine doit être asservi à la fixation du carter de protection. Cette action se fait par l’intermédiaire d’un microcontact inséré dans le circuit de commande sous l’effet du blocage d’un boulon du carter. Dans ce cas, aucune vitesse de rotation autre que 3 000 t/min ne pourra être sélectionnée, les circuits de commande pour le tenonnage et le toupillage étant séparés.
Si cette solution n’est pas techniquement envisageable, il faut affecter la machine uniquement à des fonctions de tenonnage en supprimant les vitesses autres que 3 000 t/min.
Téléchargez la fiche prévention « La toupie tenonneuse ».