Transformation du quartier Clairmarais à Reims : à chantier exigu logistique pointue
Date de mise à jour : 23 août 2022 - Auteur : Loïc Féron
- Une diversité de modes constructifs.
- Une logistique bien réfléchie en amont.
- De l’innovation à tous les postes.
Photo : 259 Chantier Clairmarais à Reims
Crédit photo : Frédéric Vielcanet
Gros œuvre
L'opération de reconversion urbaine du quartier Clairmarais, derrière la gare de Reims, est un projet d'exception situé dans un espace restreint. Contrainte par l'exiguïté du périmètre du chantier, l'entreprise Demathieu Bard Construction a multiplié les solutions organisationnelles et humaines pour fluidifier les opérations.
Mené par Reims Habitat, le dernier projet d'aménagement du site Sofilo, derrière la gare de Reims, porte sur 107 logements collectifs intermédiaires, 3 locaux commerciaux et un parking de 110 places, le tout sur 8 niveaux. Demathieu Bard Construction intervient en entreprise générale dans le cadre d'une conception-réalisation. L'encadrement des équipes de terrain est incarné par un chef de chantier atypique dans son approche de la prévention. D'une grande maîtrise technique, Jean-Paul Silva Teixeira joue un rôle moteur en matière d'innovation.
La complexité du chantier réside dans l'exiguïté du lieu. Pour répondre aux situations rencontrées, plusieurs modes constructifs sont mis en œuvre : des fondations profondes par pieux, des voiles en béton projeté, des voiles banchés, des prémurs et des murs préfabriqués sur chantier, des murs en briques, mais aussi 180 poutres en béton armé, des balcons préfabriqués sur site, des prédalles et des planchers coulés en place.
Des plans d'installation de chantier (PIC) évolutifs en fonction des mouvements du chantier (accès, circulations, stockage…) sont associés à un PIC dynamique, sur support plastifié, qui permet de communiquer quotidiennement avec les compagnons. Ces prises de poste animées par le chef de chantier sont parfois complétées de quarts d'heure QSE portant sur un thème particulier. Par exemple, l'obscurité du matin et l'équipement des casques d'une lampe frontale.
Flux tendus et flexibilité
« Menée en amont avec le chef de chantier, la réflexion sur les modes opératoires s'est traduite par un choix fort, explique David Griffon, conducteur de travaux principal Demathieu Bard Construction. Il a fallu prioriser la réalisation de la dalle sur l'espace central pour libérer rapidement des zones de stockage et y aménager un banc de préfabrication, d'abord pour les poutres en béton armé, puis pour les balcons ».
À ce dispositif, qui permet à Demathieu Bard Construction de travailler en flux tendus et de façon flexible, s'ajoutent ici et là de nombreuses solutions (gants de couleur, caisses de proximité, station totale…), qui simplifient et sécurisent les tâches. La dernière innovation en test sur le chantier est un logiciel de suivi de chantier destiné à s'assurer de la qualité des finitions mais aussi de la sécurité des opérations. Les photos localisées sur le chantier alimentent le rapport établi par le conducteur de travaux avant la levée des réserves. Un mémo clair, net et précis.
❛❛ La réflexion sur les modes opératoires s'est traduite par un choix fort : prioriser la réalisation de la dalle sur l'espace central pour libérer rapidement des zones de stockage et y aménager un banc de préfabrication. ❜❜
La station numérique totale, gage de qualité et de sécurité
Toutes les implantations de voiles sont réalisées par l’assistant chef de chantier à l’aide d’une station totale, qui fait gagner en qualité, en temps et en sécurité. « L’utilisation est simple. Une fois les plans rentrés dans la machine, il suffit de viser la zone concernée pour obtenir la bonne implantation », explique Jean-Paul Silva Teixeira, le chef de chantier, toujours à la recherche de l’innovation qui fera progresser ses équipes en prévention et performance.
Couplée à un écran, la station numérique avec mise à niveau automatique se situe dans l’espace à partir de cibles fixées sur les structures environnantes. Trois suffisent pour le repérage des points, qui permettent de tracer au millimètre près les lignes d’un voile ou d’un prémur. L’outil ne nécessite qu’une seule personne, qui suit une journée de formation complétée d’une mise à jour tous les deux ans pour obtenir la certification.
En plus du travail d’implantation, la station totale permet d’effectuer des contrôles suivi qualité sur les interventions de nos sous-traitants.
« L’aide-conducteur de travaux l’utilise par exemple pour vérifier le bon nombre et le bon positionnement des réservations du plombier dans les planchers. » Précis, l’outil est apprécié aussi pour le gain de temps. « Grâce à ce matériel, une journée suffit pour boucler un niveau en autocontrôle d’incorporation », précise le chef de chantier.
À SAVOIR
Afin de permettre aux opérateurs sans expérience de géomètre d’implanter des bâtiments, de manipuler des modèles 3D et de participer à des projets BIM, les fabricants de stations totales ont mis au point des outils de mise à niveau automatique simples d’utilisation par une seule personne. Une journée de formation suffit