Lignes électriques aériennes : comment éviter les accidents ?
En 2022, on a dénombré cinq accidents mortels et seize graves liés au contact avec une ligne électrique de 20 000 V et HTB (ligne haute tension). Voici les consignes à respecter lors de travaux à proximité de ces lignes électriques.
Date de mise à jour : 31 janv. 2023
Auteur : Fabienne Leroy
©OPPBTP
Parmi les trop nombreux accidents du travail de l’année 2022, ceux liés aux contacts avec des lignes électriques aériennes ont connu une augmentation notable.
On dénombre en effet cinq accidents mortels, seize accidents graves et 125 blessés légers liés au contact de lignes de 20 000 volts et haute tension B (HTB). En 2021, l’accidentologie liée à ce risque était bien inférieure avec un accident mortel et huit accidents graves.
Quels métiers sont concernés par ces accidents ? Il s’agit avant tout des entreprises réalisant des travaux télécoms, notamment lors du remplacement des poteaux télécoms à proximité de ces lignes.
Autres métiers concernés : les entreprises du BTP ou de travaux agricoles travaillant en hauteur et/ou lors de l’utilisation d’engins travaillant à proximité de ces lignes.
Les entreprises intervenant près des lignes électriques doivent respecter des distances de sécurité, 3 mètres ou 5 mètres, selon le niveau de tension. (© OPPBTP).
Ligne électrique : respecter la règle des 3 et 5 mètres
Or, ces accidents liés au contact avec une ligne aérienne pourraient être évités. « Tout d’abord, une règle fondamentale doit être respectée : ne jamais s’approcher à moins de 3 mètres d’une ligne électrique basse ou haute tension 20 000 V en fil nu et 5 mètres pour les lignes de plus de 50 000 V », rappelle Didier Petitcolas, responsable de domaine Énergies Réseaux à l’OPPBTP.
Il est important au préalable de reconnaître le type de ligne et d’identifier son niveau de tension. Les câbles des lignes nues sont en effet accrochés aux pylônes ou poteaux par l’intermédiaire d’une chaîne d’isolateurs constituée de coupelles isolantes généralement en verre. Plus elles sont nombreuses, plus la tension de la ligne est élevée.
Les lignes de tension supérieure à 50 000 volts comptent au moins quatre isolateurs, tandis que les autres lignes de tension inférieure n’en possèdent qu’un, deux ou trois.
Il est important de reconnaître le type de ligne et d’identifier leur niveau de tension en regardant les chaînes d'isolateurs et le nombre de coupelles. Plus elles sont nombreuses, plus la tension est élevée. (© OPPBTP)
Travaux dans une zone critique : engagez la procédure DT-DICT
« Si les travaux prévus par les entreprises nécessitent d’entrer dans la zone dangereuse appelée zone de voisinage, les gestionnaires de lignes doivent être informés afin d’organiser la mise hors tension de ces lignes électriques via la procédure DT-DICT », reprend Didier Petitcolas.
En effet, chaque entreprise intervenant à proximité des réseaux doit faire une Déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT) à l’exploitant concerné par l’emprise du futur chantier. L’entreprise précise le périmètre des travaux et les opérations qui pourraient avoir un impact sur les ouvrages situés sur ou à proximité du chantier.
Pour ce type de travaux, la préparation de chantier et l’analyse de risque doivent prendre en compte :
- les véhicules et engins susceptibles d'entrer dans la zone de voisinage des réseaux ;
- le volume dans lequel le poteau ou le matériel à manipuler risque d'évoluer.
Des sites à consulter pour renseigner la DICT
L’entreprise effectue sa déclaration sur un formulaire en ligne. Pour renseigner la DICT, il sera bientôt possible de se référer aux fiches du fascicule 2 du Guide technique en cours de publication sur le site du ministère de la Transition écologique,
En savoir plus sur :
- le Guide d'application de la réglementation.
- les actions mises en oeuvre pour diminuer les endommagements : l'observatoire national DT DICT
Enfin, pour connaître la position des lignes électriques BT et HTA du réseau Enedis, n'hésitez pas à consulter le site d'Enedis.
Sur le chantier, tous les salariés concernés doivent être informés des risques dus aux réseaux aériens (conducteurs d'engins, manutentionnaires des poteaux…). En arrivant sur le chantier, s’il persiste un risque lié à l'intervention programmée, l’opérateur doit avertir son responsable avant toute action, et en dernier ressort, exercer son droit de retrait.