Actu JEP Pascal Girardot

    ©DR

    Les exosquelettes sont en train de trouver leur place dans le BTP. Les premières expérimentations ont permis de cerner les limites de ces dispositifs, et donc de mieux identifier les situations où ils apportent un bénéfice réel. Résultat : « On constate moins d’abandons précoces », se réjouit Pascal Girardot, responsable Prévention de l’usure professionnelle à l’OPPBTP, à l’occasion de la 9e journée d’échanges sur les pratiques de l’ergonomie dans le BTP, le 28 mai dernier.

    Pour autant la mise en place de ces dispositifs doit être rigoureuse si l’on souhaite qu’elle soit un succès.

    • Tout d’abord, le recours à l’exosquelette se situe en bout de chaîne, une fois que toutes les autres améliorations possibles du poste de travail ont été réalisées, qu’elles soient organisationnelles ou matérielles.
    • Ensuite l’analyse des besoins est fondamentale. « Une grande majorité des échecs est à attribuer au fait que l’analyse des besoins n’a pas été faite ou insuffisamment », note Pascal Girardot. Autre situation où l’on peut anticiper l’échec : lorsque la demande initiale est formulée par le chef d’entreprise comme « la » solution.

    Même quand l’ensemble de la démarche a été mené avec soin (analyse de la tâche, de l’activité, des besoins de l’opérateur, cahier des charges, choix de l’équipement…) et que la demande d’exosquelette a été resituée dans un contexte plus large de prévention des TMS, il peut arriver qu’après une acceptation enthousiaste, l’usage de l’exosquelette ne tienne pas dans la durée. Et ce pour différentes raisons : le regard des collègues, l'implication de l'encadrement, l'apparition de gênes dans l'utilisation, des problèmes de maintenance, d'entretien de l'équipement…

    Phase d’expérimentation essentielle

    Pour éviter que le dispositif finisse « oublié » dans l’atelier ou la camionnette, la phase d’expérimentation, d’évaluation itérative des usages, de formation à la maîtrise de l’équipement est essentielle. « On expérimente hors site, puis sur le lieu de travail, ensuite on élargit, on évalue sur différentes situations… Tout cela peut conduire au choix d’autres dispositifs que celui initialement envisagé, ou à son utilisation sur d’autres cas d’usage que ceux identifiés… », constate Pascal Girardot.

    In fine, lorsque toutes ces étapes sont passées, que l’on a convergé vers une solution qui semble optimale, le déploiement peut être envisagé. Là encore, cette étape doit se faire avec un suivi rigoureux et une implication de l'encadrement de proximité.

    La norme X35-800, publiée en août 2023, est un outil utile pour guider l’intégration d’un exosquelette. Le document, en forme de guide méthodologique, rassemble les préconisations de déroulement pour chacune des étapes de la démarche d’intégration, de l’expression du besoin jusqu’au suivi du déploiement et propose des outils pour la mise en œuvre.

    En savoir plus
    • Norme NF X35-800 Ergonomie - Méthode d'intégration des dispositifs et robots d'assistance physique à contention de type exosquelette - Expression des besoins, sélection, conception, évaluation et déploiement.
    • Acquisition et intégration d'un exosquelette en entreprise - Guide pour les préventeurs, INRS.

    En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies. Ceux-ci nous permettent de connaitre votre profil preventeur et d’ainsi vous proposer du contenu personnalisé à vos activités, votre métier et votre entreprise. En savoir plus