Rendre les apprentis autonomes : l’idée d’un patron d’entreprise artisanale
Des apprentis bien accueillis sont des jeunes qui seront plus rapidement autonomes, en toute sécurité : Étienne Cottenceau en est convaincu. Ce patron d’entreprise artisanale de vingt salariés, spécialisée en taille de pierre et en maçonnerie dans le Maine-et-Loire, a structuré son organisation pour former ses équipes en interne à ses savoir-faire pointus. Sa solution, flexible et facile à mettre en œuvre, lui permet d’ouvrir le champs des possibles en matière de recrutement.
Date de mise à jour : 28 juin 2023
Auteur : Armelle Gegaden
©Cottenceau
« Si l’on ne forme pas des jeunes aujourd’hui, nous n’aurons pas de salariés demain », assure Étienne Cottenceau. Ce dirigeant de l'entreprise artisanale éponyme de 20 salariés, spécialisée en taille de pierre et en maçonnerie, veut à tout prix sauver ces savoir-faire et les transmettre aux nouvelles générations pour éviter qu’ils ne disparaissent. Pour ce faire, il a mis au point un véritable parcours de formation interne dans son entreprise, à l’attention de ses équipes et notamment des apprentis. Il en accueille aujourd’hui six, issus des CFA du BTP du Maine-et-Loire et des Compagnons du Devoir à Saumur.
Deux personnes-ressources
Deux salariés chevronnés ont ainsi été formés au métier de tuteur-formateur. Sur certaines périodes, ces deux personnes-ressources s’occupent désormais des jeunes et leur organisent des mini-formations. Objectif : motiver les troupes, les rendre plus vite autonomes, tout en les sécurisant. Les apprentis apprennent ainsi à utiliser la machine à découper les morceaux de blocs de pierres à tailler. Des tâches plus ou moins simples qui nécessitent un accompagnement spécifique. « Prochainement, nous organisons un stage sur le montage d’un mur en pierres et sur les techniques anciennes de pierres maçonnées à la terre. Notre formateur va accompagner six personnes en plusieurs sessions », illustre Étienne Cottenceau.
Prise en charge par l’Opco
Ce mode d’organisation a l’atout de la flexibilité. Les apprentis sont formés au fur et à mesure des besoins identifiés des personnes et de l’activité. « C’est génial, car les formations sont forcément adaptées à l’entreprise », s’exclame Étienne Cottenceau.
Facile à mettre en œuvre, ce montage ne grève pas le modèle économique de l’entreprise. « Le coût de la formation, même quand nous travaillons sur le terrain, est pris en charge par l’Opco Constructys. Ce soutien financier nous aide à nous déconnecter des contraintes de chantier. Ces temps permettent donc aux jeunes de se former sans pression », analyse le dirigeant. L’habilitation Afest (action de formation en situation de travail) pourrait permettre de défrayer également certains temps de construction des programmes. L’entreprise cherche à l’obtenir.
Personnes en reconversion ou éloignées de l’emploi
Ce mode d’organisation possède un autre avantage : ouvrir la voie à de nouvelles possibilités de recrutement, notamment de personnes issues de reconversion ou éloignées de l’emploi. « C’est gagnant-gagnant pour l’entreprise et les personnes formées : tout le monde s’y retrouve », estime ce dirigeant engagé dans le monde associatif de l’insertion socioprofessionnelle.
Retrouvez notre dossier dédié à l'accueil et à la formation des apprentis dans le dossier de PréventionBTP de juillet-août à paraître.