Gare Pleyel : des solutions techniques à haute valeur ajoutée
La réalisation, dans un délai contraint, de la gare Pleyel bénéficie d’apports techniques et d’un encadrement à la hauteur de l’enjeu.
Date de mise à jour : 8 janv. 2024 - Auteur : Loïc Féron
● Des moyens matériels considérables au service de l’efficacité et de la prévention.
● De nombreux services associés à l’encadrement de chantier.
Reportage paru dans PréventionBTP n° 273-Mai 2023-p. 13
Photo : 273 Chantier Pleyel Ouverture
Crédit photo : Frédéric Vielcanet
Gros œuvre
La réalisation, dans un délai contraint, de la gare Pleyel bénéficie d’apports techniques et d’un encadrement à la hauteur de l’enjeu.
Le 5 janvier 2022 restera un jour noir pour les équipes d'Eiffage Génie Civil, actives sur le chantier de la gigantesque gare Saint Denis-Pleyel du Grand Paris Express. En dépit de multiples mesures de prévention et de règles de coactivité particulièrement bien établies, un opérateur est décédé à la suite d’une chute à travers une protection de trémie. Ce chantier très technique fait pourtant l'objet de toutes les attentions d'Eiffage, qui y multiplie les innovations pour développer des procédés de travail sûrs et efficaces…
Avec plus de 250 000 usagers par jour, ce sera « la plus grande gare du Grand Paris en termes de volume et de flux de voyageurs ». Située au pied de la tour Pleyel, cette nouvelle gare assurera les connexions entre les nouvelles lignes 14, 15, 16 et 17 du Grand Paris, la ligne 13 existante et le RER D. L’ouvrage est constitué de deux éléments : une « boîte profonde » desservant quatre niveaux (dont trois de quais) et un bâtiment « émergence » dédié à des services publics et à un espace culturel*.
L'optimisation, la règle absolue
La réalisation de la gare Saint-Denis Pleyel, la dernière attribuée pour les JO Paris 2024, doit composer avec un planning extrêmement serré. L’optimisation est la règle absolue du chantier. Le choix a ainsi été fait du « Top and Down », un procédé technique consistant à travailler du haut vers le bas en mettant les niveaux structurels à disposition des corps d’état secondaires au fur et à mesure de l’avancement. « Cela revient à construire un bâtiment de grande hauteur retourné, explique Christopher de Clédat, directeur de travaux chez Eiffage Génie Civil. La réalisation de travaux en sous-œuvre nous a amenés à développer des méthodes de travail et des outils spécifiques pour gagner en efficacité. »
« Ce type de projet nous donne les moyens d’investir dans des solutions qui améliorent le rendement, la performance et les conditions de travail, poursuit Mathieu Carrër, directeur de la zone GC3 Ligne 16-1 pour Eiffage Génie Civil. C’est le cas des robots de bétonnage, utilisés pour le radier et les planchers, qui sont très appréciés par nos équipes. » L’accent a été mis sur la formation à l’utilisation de nouveaux engins, non seulement des salariés d’Eiffage mais aussi des sous-traitants, des intérimaires et des personnes en insertion. L’entreprise a, par ailleurs, mis en place un encadrement important incluant plusieurs ingénieurs et de nombreux services d’appui. « En plus des préventeurs internes chapeautés sur le terrain par notre directeur en prévention, d’autres professionnels viennent en appui mobile pour multiplier les visites de contrôle », précise Mathieu Carrër.
* Ce reportage a été réalisé en décembre 2022, les photos n’illustrent pas l’avancement à date du chantier. L’infrastructure de la gare est achevée et l’objectif JO Paris 2024 atteint pour le marché génie civil et le terrassement.
Des méthodes de travail pour gagner en efficacité.
Une passerelle de bétonnage sous voie dans les tunnels
Une étape du chantier de la ligne 16-lot 1 consiste dans la réalisation du béton sous voies sur l’ensemble des vingt-deux kilomètres de tunnel. Trois passes distinctes sont nécessaires : après ferraillage et pose de l’assainissement, après la pose des réseaux et après un maillage drainant et la pose des installations électriques résiduelles. Une réflexion collective entre les équipes travaux et le service prévention d’Eiffage Génie Civil a permis de trouver une solution pour améliorer les conditions de travail du personnel et augmenter la productivité.
L’équipe Béton sous voies d’Eiffage Génie Civil s'est rapprochée de la société André & Le Rouillé, spécialisée dans les ouvrages métalliques, pour la fabrication d’une passerelle de bétonnage. En appui sur des voussoirs de part et d'autre du tunnel (de 8,70 mètres de diamètre), l’outil se déplace mécaniquement grâce à un système de moteur électrique. Le rythme de déplacement est fonction du volume de béton à mettre en place.
Phase par phase, la passerelle de bétonnage effectue ainsi des allers et retours sur plusieurs tronçons. L’accompagnement sur mesure a permis de faire évoluer l’équipement de travail dès sa première utilisation. Quatre unités ont été fabriquées pour les différents tronçons de la ligne 16. Chacune met en œuvre environ 300 m3 de béton par jour sur deux postes (le matin de 6 heures à 13 h 30 et l’après-midi de 13 h 30 à 21 heures).