En résumé

    ● Une logistique adaptée au cœur de ville.
    ● Une double structure métallique pour trois usages.

    Reportage paru dans Prévention n°284-Mai 2024-p. 15

    Photo : 284 Chantier musée de Reims f02

    Crédit photo : Frédéric Vielcanet

    284 Chantier musée de Reims f02

    Gros œuvre

    À Reims, la restauration du musée des Beaux-arts met en œuvre des techniques appliquées au bâtiment réhabilité et à une extension.

    Conserver ou détruire ? Réhabiliter ou reconstruire ? Ces questions se sont posées à la ville de Reims et à son maître d’œuvre pour l’opération de restauration du musée des Beaux-arts. La réponse sera mixte. Du côté du bâtiment classé monument historique, les éléments intangibles, comme les façades et les escaliers monumentaux, sont conservés. Des planchers sont recréés – incluant un étage supplémentaire – de façon à tripler les surfaces d’accueil des collections. Reliée par une « faille contemporaine » à cet ensemble réhabilité, l’extension se déploie essentiellement en sous-sol : salle d’exposition temporaire, auditorium de 220 places et centre de documentation. En rez-de-chaussée, la surface est allouée à plusieurs cours intérieures, rappel symbolique des cloîtres de l’ancienne abbaye Saint-Denis.

    Deux structures métalliques, trois usages

    Pour répondre à la création d’un niveau supplémentaire, le choix a été fait de s’appuyer sur une double structure métallique. « La conservation provisoire de la charpente existante permet le contreventement des murs, principalement en pierres et en briques, avant l’intégration de la charpente neuve, explique Joffrey Ferrer, conducteur de travaux principal de Thouraud (division Fayat Bâtiment). Celle-ci est fixée en pied par des longrines de redressement en béton armé ayant pour fonction de rendre le mur existant stable et de servir de support aux nouveaux planchers et à la nouvelle couverture ». Dans un tout autre registre, la construction de l’extension fait appel à un ensemble de méthodes de fondations spéciales (parois moulées, microberlinoises, micropieux sécants), qui font de cette réalisation un chantier école.

    Logistique fine et mesures environnementales

    En plein cœur urbain, ce chantier dispose cependant de peu de place. Selon leur encombrement, les approvisionnements s’effectuent depuis trois entrées avant d'être pris en charge par la grue à tour desservant les ailes du bâtiment. Dans le cadre du protocole de livraison, une aire de déchargement a été implantée sur une moitié de la voie publique pour gérer les flux de camions et éviter les nuisances. Partie intégrante de la démarche de développement durable engagée par la ville de Reims, la charte « chantier vert » comporte des mesures destinées à protéger l’environnement (faibles nuisances, maîtrise des pollutions, suivi des consommations…).

    La conservation provisoire de la charpente existante permet le contreventement des murs avant l'intégration de la charpente neuve.

    La cage d’ascenseur réalisée avant déconstruction

    La cage d’ascenseur qui va desservir les salles d’exposition du musée a été réalisée avant la démolition des murs et planchers. «Nous nous sommes servis du plancher existant comme plate-forme de travail pour monter le R+1 et le R+2 de la cage d’ascenseur, explique Frédéric Rolin, directeur de travaux de l’opération de l’entreprise Thouraud. En plus du confort de travail qu’elle procure, cette technique évite de monter un échafaudage périphérique toute hauteur.»

    Coup double en matière de performance, la structure existante a donc servi au montage de la cage d’escalier qui, elle-même, sert à stabiliser les murs d’enceinte existants. Avant de déconstruire la toiture et les murs intérieurs, les voiles conservés sont contreventés à l’aide d’étais tire-pousse prenant appui sur la cage d’ascenseur. Au fur et à mesure de la démolition, du haut vers le bas, les étais ont pu être positionnés à bonne hauteur de travail.

    « Les escaliers définitifs vont venir se poser sur des poutres consoles en béton armé et se greffer sur la cage d’ascenseur de façon que chaque intervenant du chantier puisse accéder en sécurité aux différents niveaux desservis, explique Frédéric Rolin. La base vie étant à proximité immédiate, ces escaliers vont devenir l’accès principal pour rentrer, à pied d’œuvre, dans le bâtiment. »

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