Bases vie : pistes d'action pour améliorer l'hygiène sur les chantiers

    ©OPPBTP

    L’OPPBTP vient de signer une convention avec l’Acim et le DLR(1) sur Batimat pour améliorer l’hygiène sur les chantiers du BTP. Un guide recensant des propositions d’aménagements sera publié en 2023 à destination des maîtres d’ouvrage, entreprises et installateurs. Pierre Bruneau, président d’Allomat(2), d’Euromodules(3) et président de la commission normes de l’Acim, dévoile quelques idées et pistes de réflexion.

    PréventionBTP:Vous avez constitué un groupe de travail pour étudier les évolutions possibles des bases vie, quels sont vos objectifs ?

    Pierre Bruneau : Le premier objectif de la profession du BTP est de recruter du personnel. Cela suppose d’offrir des conditions de travail plus acceptables et même attirantes à une population qui ne pensait pas forcément travailler dans le BTP initialement.

    Or nous considérons que la base vie est un élément de fidélisation et de satisfaction du personnel. Il s’agit en effet d’un endroit qui permet de se changer, de se laver, de se nourrir et de se reposer. Aujourd’hui, la Cramif impose la configuration suivante pour une base vie de 16 personnes : deux douches, deux W.-C., un urinoir et des points d’eau (4 à 5). Notre groupe de travail (OPPBTP, Acim et DLR) étudie les évolutions possibles pour dépasser les contraintes légales et imaginer de nouvelles solutions.

    Quelles pistes d’action pensez-vous promouvoir pour rendre ces bases vie plus confortables et plus propices à l’hygiène?

    P. B. :Il faut faire en sorte que ces bases vie restent propres, ce qui suppose de faire rentrer le moins possible de salissures. Nous avons donc imaginé des petits équipements à l’extérieur, comme le lave-botte, ou encore des grattoirs pour retirer la boue des chaussures. Il est également possible de rajouter des robinets à l’extérieur pour se laver les mains ou nettoyer des outils. Enfin, nous réfléchissons à équiper les modules sanitaires d’un petit espace de rangement pour les ustensiles de nettoyage (balai, serpillière…).

    Et concernant les femmes du BTP, avez-vous déjà imaginé des solutions ?

    P. B. : Nous réfléchissons en effet à la création d’un module dédié aux femmes pour les sanitaires et les toilettes. Ce module pourrait ainsi comporter des miroirs, une tablette et des poubelles. Nous avons même imaginé l’idée d’un parfum d’intérieur pour donner un sentiment de fraîcheur et d’hygiène à tous les publics d’ailleurs, pas seulement pour les femmes…

    Quant au sujet des W.-C., il est important pour notre groupe de travail, puisqu’il faut savoir qu’en Île-de-France, on impose les toilettes à la Turc pour des questions d’hygiène et de nettoyage. Ce n’est pas le cas en province, où tout le monde veut des toilettes à l’anglaise, jugées plus confortables.

    Outre l’hygiène, avez-vous d’autres réflexions pour rendre ces espaces plus propres et agréables à vivre?

    P. B. : En effet, notre groupe réfléchit à la création d’un module destiné aux déchets-poubelle ainsi qu’un module affecté aux habits et au nettoyage des habits ou des serviettes quand les salariés prennent leurs douches régulièrement. Cela évite de laisser traîner pendant de longues semaines des serviettes dans les points de douche.

    Sur le long terme, quels sont les bénéfices pour l’entreprise d’une base vie améliorée ?

    P. B. : Une base vie améliorée peut représenter un surcoût potentiel pour le client, mais ce surcoût sera compensé par les avantages offerts au personnel et sa satisfaction ou même sa fidélisation.

    Par ailleurs, il faut savoir que le client utilisateur est responsable de l’état de la base vie après utilisation ; Il est donc dans notre intérêt à tous d’améliorer la qualité de nos modules afin qu’ils reviennent dans un meilleur état. Et c’est un pari gagnant-gagnant.

    En effet, une base vie améliorée reviendra, en règle générale, en meilleur état au loueur qui n’aura pas à refacturer de remise en état à l’utilisateur. Ces remises en état concernent d’ailleurs souvent le sanitaire, central dans nos bases vie, et nécessitent les interventions, parfois lourdes, d’un plombier…

     

    (1) Les Acteurs de la construction industrialisée et modulaire (Acim) et la Fédération nationale des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels du BTP et de la manutention (DLR).

    (2) Allomat est un groupe familial comportant 10 agences de location de modules ainsi qu’une activité de fabrication « Euromodules » rachetée il y a 4 ans.

    (3) Euromodules fabrique des constructions modulaires et fête ses 40 ans de création cette année.

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