Actu Christophe Lecarpentier Intermat

    ©DR

    Quels sont les enjeux que vous avez identifiés pour cette édition 2024 d’Intermat ?

    Christophe Lecarpentier : La dernière édition du salon a eu lieu en 2018, la Covid ayant empêché l’édition 2021. Depuis six ans, le bâtiment et le monde de la construction en général ont beaucoup évolué. Les enjeux environnementaux mais aussi sociétaux sont immenses, et c’est pourquoi nous avons souhaité réunir sur ce salon l’ensemble de la filière : la FNTP, la FFB, le DLR1, le Seimat2 et Evolis3. Les cinq fédérations vont d’ailleurs signer sur le salon un manifeste nommé « Les 4 clés de la décarbonation ». Le salon vient à un moment de transition, et il est très important que les gens puissent se rencontrer.

    Quels seront les thèmes majeurs du salon ?

    C. L. : Naturellement, le premier thème qui nous est venu est celui de la décarbonation. Le mot décarbonation correspond parfaitement à l’enjeu du monde la construction en France mais aussi en Europe, les problématiques sont similaires. Elle pose beaucoup de questions, notre objectif est donc de pouvoir éclairer le visiteur et le secteur de la construction sur l’avenir. L’autre enjeu, c’est la digitalisation. Il y aura d’ailleurs un nouveau pôle « Nouvelles technologies et Énergies ». Il sera consacré à la valorisation des équipements intégrant des sources d’énergies alternatives, des ingénieries du virtuel et du numérique, des véhicules autonomes, des solutions de stockage de l’énergie…

    Faut-il s’attendre à de nombreuses nouveautés ?

    C. L. : Il va y avoir beaucoup de nouvelles machines, car il y a une réelle demande des utilisateurs d’avoir accès à des matériels décarbonés. On montrera donc des machines diesel dernière technologie mais aussi du biodiesel, de l’électrique ou de l’hydrogène. On est passé d’une offre tout diesel à une offre multi-énergies, il faut donc aider au choix. Les nouvelles technologies seront aussi très présentes avec des solutions de digitalisation, des drones mais aussi des nouveaux matériaux ou des entreprises qui sont actives dans le rétrofit.

    Et du côté de l’organisation ?

    C. L. : Au-delà de l’exposition elle-même, nous souhaitons avoir une position politique pour sensibiliser tout le monde sur ce sujet de la décarbonation. Nous avons décidé d’installer un plateau TV sur le salon, qui sera géré par BFM Business pour parler des enjeux de la décarbonation, avec une trentaine de tables rondes qui y seront organisées. Tous les thèmes seront abordés, comme le développement durable et la prévention sur les chantiers, qui sont aussi au cœur des politiques RSE à mener. Sur le plateau, nous allons partir du besoin sociétal de décarbonation pour voir comment cela se traduit pour les machines, et voir ce que cela veut dire pour la filière. En parallèle, nous sommes passés de six jours de salon à quatre jours : d’une part, cela permet de réduire les coûts, et d'autre part cela fait partie de notre démarche RSE et de notre volonté de diminuer aussi l’empreinte carbone du salon.

    Actu Photo salon Intermat édition 2018 La dernière édition d'Intermat a eu lieu en 2018.
    ©Loran Dherines.

    Quels vont être les moments forts sur le thème de la prévention-sécurité ?

    C. L. : La prévention et la sécurité sur le chantier sont en réalité des thèmes qui sont constamment mis en avant par les exposants, qui ne peuvent pas faire sans. Dans les nominés aux Innovation Awards 2024 de la FNTP, nous avons d’ailleurs plusieurs entreprises qui mettent ce savoir-faire en avant, que ce soit avec des solutions de freinage d’urgence, des pigments en tablettes, donc sans poussières, des systèmes d’attaches rapides pour vérifier l’accouplement correct avec un indicateur de sécurité… Sans oublier que les nouvelles technologies et la décarbonation doivent aussi participer à renforcer la sécurité. Ainsi les machines sont moins polluantes, moins bruyantes, elles émettent moins de vibrations. La sécurité est toujours l'une des préoccupations de la filière. Le vendredi, une table ronde y sera dédiée sur le plateau TV du salon.

    La formation va aussi être largement mise en avant ?

    C. L. : Tout à fait, c’est l'un des enjeux importants du monde de la construction à l’heure où la main-d’œuvre est rare. Nous avons donc décidé de proposer un espace entièrement dédié à l’emploi et à la formation. Nous avons un partenariat avec le magazine L’Étudiant pour faire la promotion du salon et attirer les jeunes qui ne sont pas encore dans le BTP. Nous voulons leur faire découvrir les métiers de façon différente. Il y aura ainsi sur le salon des sessions de jobdating.

    Que serait un salon réussi ?

    C. L. : Il y aura 1 000 exposants sur le salon, avec une offre très riche et un peu différente des éditions précédentes. Le succès du salon passera avant tout par le visitorat. Il faut que le salon ait apporté aux visiteurs des clés pour comprendre cette transition qui se joue, pour trouver de nouvelles solutions et les aider dans leur démarche d’achat.

    1DLR regroupe et fédère aujourd’hui les entreprises des secteurs de la distribution, de la location, de la maintenance et des services pour les matériels destinés à la construction et à la manutention.

    2Le Seimat fédère la totalité des constructeurs présents sur le marché français et anime les principaux acteurs mondiaux des équipements et matériels de construction agissant en France.

    3Evolis représente l’ensemble des fabricants de machines et équipements pour toute l’industrie, soit près de 600 entreprises de toutes tailles.

    Chiffres clés d'Intermat 2024
    • 1000 exposants, dont 65 % d’internationaux (40 pays).
    • Trois halls d’exposition.
    • Deux zones d’exposition extérieure.
    • Une zone de démonstrations. 

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