Réduction des émissions de poussières de bois : adopter les bonnes dispositions
Réduire les risques liés aux poussières de bois passe par des mesures minimales à appliquer en atelier telles que le captage et le transport des poussières de bois, le traitement de l’air, la formation et l’accompagnement des opérateurs, l’organisation de l’atelier… Appliquez ces mesures avant d’effectuer un autodiagnostic d’exposition qui vous donnera une indication de votre situation au regard de ce risque.
Date de mise à jour : 30 juil. 2021
Capter et transporter les poussières de bois
Un captage efficace
L’efficacité de l’installation d’aspiration repose principalement sur la performance des systèmes de captage.
Adoptez les mesures suivantes pour un captage optimal :
- utilisez les mouvements des particules engendrés par les outils en plaçant l’ouverture du capteur dans le sens de projection des poussières lorsque c’est possible ;
- enveloppez au maximum la zone de production des particules au moyen de capots ou de parois complétés par des brosses, des lèvres en caoutchouc, etc. ;
- captez les poussières au plus près de leur zone d’émission - l’efficacité d’une aspiration diminue très rapidement avec la distance ;
- créez une vitesse d’air suffisante afin d’entraîner ces particules, vers le réseau de transport.
En ce qui concerne les machines portatives comme les scies circulaires, ponceuses, etc., raccordez les dispositifs de captage à un système d’aspiration à haute dépression ou, à défaut, un aspirateur mobile de classe M.
Le transport des poussières et copeaux
Assurez le transport des poussières dans les gaines avec une vitesse d’air efficace de 20 à 25 m/s grâce au branchement correct et à l’entretien des tuyaux de raccordement des capteurs au réseau.
Implantez les machines qui occasionnent les plus grands débits le plus près possible des collecteurs principaux et donc du groupe d’aspiration. La vitesse d’air diminue progressivement à mesure que l’on s’approche des extrémités du réseau.
Veillez à asservir le fonctionnement des machines au dispositif d’aspiration à l’aide de targette électropneumatique.
Vérifiez et entretenez régulièrement les divers éléments de l’installation. Cette vérification peut se faire rapidement grâce à des dispositifs sur le réseau d’aspiration. En cas d’anomalie ou de dysfonctionnement des systèmes de captation et d’aspiration, procédez à l’arrêt des machines raccordées et entamez les réparations nécessaires.
Traiter l’air grâce aux systèmes d’épuration d’air et de compensation d’air neuf
Le système d’épuration d’air
Veillez à isoler le groupe d’aspiration de la zone de travail. Il peut être implanté soit à l’extérieur du bâtiment à l’air libre, sous un auvent, en veillant à ce qu’il soit éloigné des entrées d’air et des ouvertures de l’atelier (portes, fenêtres ou entrées d’air neuf), soit dans un local annexe.
Système d'aspiration des poussières de bois
Equipez le groupe d’aspiration centralisé d’un système de décolmatage automatique des filtres afin de maintenir son efficacité.
Concevoir une installation efficace pour aspirer les poussières de bois
Système de compensation d’air neuf
Pensez à bien répartir les points d’entrée d’air neuf pour assurer un bon renouvellement de l’air de tout l’atelier et éviter sa mise en dépression.
Réduction des émissions de poussières de bois : contrôler les installations régulièrement
Le système de ventilation et de captage à la source doit être contrôlé tous les ans par un organisme agréé. Ce contrôle annuel relève d’une obligation réglementaire.
Ce contrôle porte sur :
- le débit global d’air extrait par l’installation ;
- les pressions statiques ou les vitesses aux points caractéristiques de l’installation, notamment au niveau des dispositifs de captage ;
- l’état de tous les éléments de l’installation (dispositifs de captage, conduits, dépoussiéreurs, épurateurs, systèmes d’apport d’air de compensation, etc.).
Consignez les résultats de ces contrôles dans le dossier d’installation.
Si des modifications surviennent dans les systèmes de captage et d’aspiration, en particulier l’obturation ou la suppression de gaines, et l’ajout de nouvelles gaines (pour une nouvelle machine, par exemple), vérifiez l’ensemble du dispositif.
Veillez également à mettre en place un autocontrôle régulier en interne. Vérifiez l’état du réseau de collecte (absence de fuites au niveau des gaines, raccordements effectifs des manches sur les dispositifs de captage, efficacité visible de l’aspiration au niveau des machines…). Les observations et les mesures prises (réparations) peuvent également être consignées dans un registre de suivi interne adossé au dossier d’installation.
Veillez à mettre à jour les documents liés à l’installation et la maintenance de vos systèmes d’aspiration.
Le dossier d’installation comprend :
- la notice d’instruction remise par le fournisseur et établie pour les nouvelles installations et celles ayant fait l’objet de modifications notables,
- une consigne d’utilisation permettant d’assurer la conduite et le suivi des installations, établie par l’employeur (carnet de maintenance, entretien, résultats et contrôles périodiques).
Le dossier de maintenance doit mentionner les dates et les résultats des contrôles périodiques des différentes opérations d’entretien et de nettoyage ainsi que les aménagements et les réglages qui ont été apportés à l’installation.
Assurez-vous également d’effectuer l’entretien et la vérification de ces systèmes selon les consignes de la notice d’instruction des équipements. Les résultats des vérifications sont portés sur le registre de sécurité.
Organiser les locaux pour réduire les risques liés aux poussières de bois
Nettoyage régulier des locaux
Pour éviter toutes remises en suspension des poussières et donc une exposition potentielle, assurez un nettoyage régulier des postes de travail, de l’atelier et des structures du bâtiment (charpentes, conduits divers, …).
Nettoyage à l'aide d'un aspirateur de classe M
Privilégiez l’aspiration à l’usage de soufflettes et de balais car ils remettent les poussières en suspension et créent de nouveaux dépôts. Utilisez par exemple un aspirateur industriel à minima de classe M ou une buse raccordée au réseau principal. Etablissez un programme de nettoyage avec une fréquence adaptée à l’empoussièrement : hebdomadaire, mensuelle, annuelle.
A consulter : Réduire l'exposition aux poussières de bois dans les ateliers avec des aspirateurs industriels efficaces
Roulement des opérateurs aux postes de travail et isolement des machines
Limitez l’accès aux ateliers dont l’atmosphère pourrait contenir des poussières de bois aux personnes dont la présence est indispensable et autorisée pour réduire le nombre d’opérateurs exposés.
Lorsque c’est possible, organisez le roulement des salariés à différents postes de travail pour réduire le niveau et la durée d’exposition. Dans ce sens, évitez les coactivités et la présence de plusieurs opérateurs sur une même machine.
Selon vos possibilités techniques, procédez à l’isolement d’un poste particulièrement émissif comme les postes de ponçage qui produisent des poussières très fines. Pensez également à l’encoffrement des machines pour éviter la dissémination des poussières dans l’atelier.
La manutention et le stockage
Veillez à limiter autant que possible le stockage des bois massifs et des panneaux dans l’atelier. Entreposez-les dans un local annexe ou cloisonné car leur manutention entraîne souvent la remise en suspension dans l’air des poussières qui se sont accumulées dans le temps et déposées en surface.
Limitez également le stockage temporaire des chutes de bois et des produits finis dans l’atelier.
Protéger le personnel susceptible d’être exposé
Organisez la formation , la sensibilisation et l’information du personnel susceptible d’être exposé : opérateurs, personnel de maintenance ou de nettoyage, encadrement. En matière de santé, mettez en place le suivi individuel renforcé de ces travailleurs.
Tout comme le nettoyage des locaux, organisez également le nettoyage régulier des vêtements de travail. Veillez aussi à fournir et entretenir les EPI adaptés au personnel, avec consignes de port. En matière d’EPI, adoptez le port de l’appareil de protection respiratoire seulement lorsque toutes les autres mesures d’élimination ou de réduction des poussières sont insuffisantes ou impossibles à appliquer.
Faites contrôler la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) par un organisme accrédité, au moins une fois par an.