Le risque d’asphyxie et d’intoxication
Le risque de s’asphyxier ou de s’intoxiquer dans le BTP
Travailler dans certains lieux confinés peut induire un risque d’asphyxie ou d’intoxication. Certains gaz comme le monoxyde de carbone et le sulfure d’hydrogène sont extrêmement toxiques. Ils peuvent provoquer un décès en très peu de temps.
Date de mise à jour : 20 févr. 2020
En résumé
Intervention dans une cuve, un puits, des égouts… Chaque année, des accidents surviennent dans le BTP du fait de cas d’asphyxie ou d’intoxication. Les principaux dangers sont liés au monoxyde de carbone et au sulfure d’hydrogène. Le premier résulte d’une mauvaise combustion (de bois, charbon, essence, pétrole, gaz naturel…), le second est lié à la fermentation et à la décomposition de composants organiques. Le fait de travailler dans des espaces clos, souterrains et mal ventilés favorise le risque d’accidents.
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Des gaz toxiques et asphyxiants
Des accidents liés à des dégagements de monoxyde de carbone se produisent chaque année dans le BTP. Une machine à moteur thermique (scie à béton, décolleuse de papier peint à gaz, groupe électrogène…) qui fonctionne mal du fait d’une combustion incomplète peut émettre du monoxyde de carbone. Si le compagnon se trouve dans un endroit fermé, confiné ou souterrain, où l’air circule mal, il peut très rapidement s’intoxiquer.
L’autre principal danger d’asphyxie par intoxication pour les professionnels de notre secteur est lié à un autre gaz : le sulfure d’hydrogène, naturellement présent dans le charbon et le pétrole et qui peut être produit par la fermentation de substances organiques végétales ou animales.
Les travaux effectués dans les puits, caves, cuves, parkings, zones techniques ou vides sanitaires, égouts, stations d’épuration, sont particulièrement exposés au risque d’intoxication et d’asphyxie.
Pour éviter ces risques, il convient d’effectuer un mesurage de la qualité de l’air (teneur en oxygène), des gaz toxiques éventuellement présents au poste de travail et de ventiler la zone de travail.
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Monoxyde de carbone et sulfure d’hydrogène
Dans le BTP, les risques d’asphyxie et d’intoxication sont principalement liés au monoxyde de carbone et au sulfure d’hydrogène.
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz très asphyxiant qui pénètre rapidement dans l’organisme où il prend la place de l’oxygène. Au-delà de ses propriétés toxiques, le danger de ce gaz réside dans le fait qu’il est inodore, incolore, insipide et non irritant. Un compagnon peut se trouver en présence de monoxyde de carbone et ne pas s’en rendre compte. L’intoxication provoque au début des effets insidieux qui peuvent ressembler à ceux d’une intoxication alimentaire (nausées, vomissements, maux de tête, vertiges…) : le danger n’est pas immédiatement détectable.
Le sulfure d’hydrogène ou hydrogène sulfuré (H2S) est facilement repérable du fait de l’odeur d’œuf pourri ou de boule puante qu’il dégage. Mais s’il est fortement concentré dans l’air, il peut provoquer une anesthésie de l’odorat ; il ne peut donc plus être détecté. C’est un gaz également hautement toxique : il s’accumule dans le sang et paralyse le système nerveux qui, à son tour, empêche les poumons de fonctionner.
Le sulfure d’hydrogène résulte de la décomposition de diverses substances organiques en milieu anaérobie (où il n’y a pas d’oxygène). On peut trouver des concentrations extrêmement importantes de ce gaz dans des fosses à ordures, égouts, stations d’épuration, puits... Dans ce type de situations, si une personne intervient, par exemple pour cureter un puits, elle peut être victime d’un « coup de plomb » qui engendre une perte subite de conscience et le décès.
Autres gaz et substances toxiques
L’acide cyanhydrique ou cyanure d’hydrogène est un gaz également très toxique qui provoque une intoxication mortelle rapide, mais le risque qu’un professionnel du BTP y soit exposé est faible. Les intoxications professionnelles les plus courantes pour cet agent chimique sont les travaux de désinfection et de dératisation.
Les vapeurs toxiques de solvants et de substances présentes dans les colles, peintures et autres produits utilisés dans le BTP peuvent, quant à elles, provoquer des irritations au niveau des voies respiratoires et des bronches, ainsi que des maux de tête.
Le plomb présent notamment dans certaines peintures peut provoquer des intoxications par ingestion accidentelle résultant d’un défaut d’hygiène. Lorsqu’il est chauffé à très haute température, le bitume peut émettre des fumées pouvant provoquer une irritation des voies respiratoires.
Dégagement d’un gaz toxique dans un espace mal ventilé
Les risques d’intoxication et d’asphyxie surviennent lorsqu’un professionnel intervient dans un espace clos et mal ventilé, et dont l’air contient un gaz toxique.
Intervention dans un espace clos et présence de gaz toxique
Les accidents se produisent dans les milieux clos, fermés, confinés ou souterrains, lorsque l’air circule mal, que l’espace n’est pas ventilé et qu’il y a présence ou dégagement de gaz toxique, qu’il s’agisse de monoxyde de carbone, de sulfure d’hydrogène ou de fumées ou vapeurs toxiques issues d’autres substances, solvants et agents chimiques.
Pour toute intervention à risque, il est nécessaire d’effectuer des mesures en continu des gaz toxiques, en particulier des plus dangereux (monoxyde de carbone et sulfure d’hydrogène).
L’utilisation de machines à moteur thermique ou à combustion dans des espaces fermés est à proscrire.
Il est indispensable de contrôler l’air du lieu de travail et de surveiller la concentration de sulfure d’hydrogène et de monoxyde de carbone. Les mesures doivent être effectuées en continu. On peut détecter la présence de gaz avec des capteurs ou balises et détecteurs individuels. Tous les endroits où des gaz toxiques sont détectés doivent être ventilés avec un ventilateur permettant l’apport d’air neuf.
Il est particulièrement important de sensibiliser les équipes à ces risques : selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), une personne sur cinq pense être alertée par l’odeur en cas d’émanation de monoxyde de carbone, alors que ce gaz ne dégage aucune odeur.
En hiver, le froid incite les compagnons à s’abriter en fermant les ouvertures des locaux dans lesquels ils travaillent. Pour se réchauffer, ils utilisent souvent des machines alimentées par des petits groupes électrogènes ou des machines portatives à moteur thermique. Leurs petits moteurs à essence émettent des gaz d’échappement qui contiennent de fortes concentrations de monoxyde de carbone. Les entreprises doivent inciter leur personnel à placer les groupes électrogènes à moteur thermique à l’air libre et leur préférer les machines portatives à accus.
Par ailleurs, il n’existe aucun appareil de protection respiratoire filtrant (masque à cartouche) qui protège du monoxyde de carbone. Les machines à moteur thermiques ne doivent donc jamais être utilisées dans des locaux peu ventilés.
Asphyxie, intoxication : des conséquences souvent graves
Les premiers signes d’une intoxication sont généralement des maux de tête, des nausées ou troubles digestifs. Ses conséquences peuvent être très graves et aboutir au décès de la victime en cas de concentration importante de substance toxique.
Nausées, vertiges, céphalées… Les conséquences des intoxications légères
Les conséquences d’une intoxication varient en fonction du produit inhalé.
A faible dose, une intoxication au sulfure d’hydrogène peut provoquer des conjonctivites, des bronchites, des troubles digestifs, des maux de tête, des vertiges, des asthénies…
L’inhalation de monoxyde de carbone provoque dans un premier temps des nausée, maux de tête, vertiges…
Certains solvants et substances chlorées, lorsqu’ils sont inhalés peuvent provoquer des irritations des voies respiratoires.
Des conséquences souvent fatales à forte dose
En cas d’exposition à de fortes concentrations de gaz toxique, le système nerveux et les organes vitaux peuvent rapidement être affectés. L’intoxication se traduit par des convulsions, le coma, des paralysies, le décès… En cas de survie, la victime peut garder des séquelles, en particulier neurologiques (troubles de la mémoire, tremblements, fatigue…).
En cas d’intoxication au monoxyde de carbone, la victime est placée sous oxygène à haute concentration, parfois en milieu hyperbare, afin d’accélérer l’oxygénation du sang et d’évacuer le monoxyde de carbone fixé sur l’hémoglobine.
Jurisprudence
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