Assurer la stabilité des dalles alvéolaires précontraintes en phase provisoire
Chaque étape de la mise en œuvre des dalles alvéolaires précontraintes comporte des particularités de pose en sécurité. Voici un rappel des mesures à prendre pour assurer la stabilité des éléments, notamment en phase provisoire, et protéger le personnel sur vos chantiers.
Date de mise à jour : 25 juil. 2024
Dalles alvéolaires précontraintes : des spécificités et des risques à prendre en compte lors de leur mise en œuvre
Les dalles alvéolaires précontraintes (DAP) sont des dalles fabriquées en usine, constituées de béton précontraint à fils adhérents qui, associées à du béton coulé en place, sont destinées à former un plancher. Les planchers à dalles alvéolaires sont principalement utilisés dans les bâtiments tertiaires et industriels (bureaux, centres commerciaux, parkings, entrepôts…).
Les risques dont vous tenez compte lors de la mise en œuvre des dalles alvéolaires se répartissent en quatre catégories : la manutention des éléments, les chutes de personnes, la détérioration de la dalle alvéolaire et les risques de chute des DAP due à la déficience des appuis.
Étaiement, pose, bétonnage et enlèvement des DAP : sécuriser chaque étape
Lors des phases provisoires, c’est le bureau d’études de structure qui est le mieux placé pour regrouper les éléments de décision au moment de la conception du produit, en relation étroite avec le fournisseur des dalles. Limiter les efforts excessifs sur les appuis, définir des modes opératoires et des dispositions qui évitent les chocs ou leurs effets néfastes et s’assurer de la résistance des poutres d’appui constituent les objectifs essentiels.
Appui de dalles alvéolaires précontraintes sur lisse.
Veillez à mettre à la disposition du fabricant de DAP les documents lui permettant d’étudier le sens de pose, le plan de calepinage des dalles, leur étaiement de rive et le plan de coffrage pour les éléments singuliers de l’ouvrage. La pose des DAP requiert l'utilisation d'un étaiement provisoire suffisamment contreventé et dimensionné. L’entreprise doit tenir compte des hypothèses retenues initialement (charges, modes de mise en œuvre, efforts horizontaux, etc.), lorsqu’elle établit le plan d’étaiement.
Contre les chutes de hauteur, optez notamment pour la mise en place de garde-corps en tête d’éléments porteurs et assurez une protection à l'avancement soit par des garde-corps fixés depuis le sol, sur la dernière DAP posée, soit par rotation de garde-corps monobloc extensible.
Faites en sorte que les différents intervenants connaissent l’ensemble des paramètres influant sur la pose, pour que chacun puisse contribuer à la conception de la structure. Par exemple, le bon positionnement du ferraillage dans la poutre « appui » facilite l’insertion des DAP.
Le ferraillage des planchers demande de prendre des précautions en termes de répartition des nappes de treillis soudés et de manutention.
Le bétonnage est à réaliser une fois l’étaiement intégralement vérifié, conformément à la notice d’utilisation des DAP fournie par le fabricant, dans l’ordre indiqué au plan de coffrage et en respectant les charges de chantier prévues.
Enfin, avant de procéder à l’enlèvement de l’étaiement, s'assurer que le béton a acquis la résistance suffisante, préalablement déterminée par le bureau d’études.
Pour en savoir plus, téléchargez la fiche prévention Dalles alvéolaires précontraintes - Mise en œuvre et stabilité en phase provisoire.
Réglementation relative aux travaux de construction comportant la mise en œuvre d'éléments préfabriqués lourds ou de béton précontraint
Pour ce type de travaux avec des éléments préfabriqués lourds, le Code du travail impose que la stabilité de chacun des éléments soit assurée, dès leur mise en place, par des dispositifs rigides appropriés. L'enlèvement des dispositifs mis en œuvre ne peut être accompli que sur l'ordre du chef de chantier et sous son contrôle personnel (article R4534-103).
De plus, la mise en tension des armatures du béton précontraint ainsi que l'enlèvement des vérins utilisés pour cette opération ne peuvent être réalisés que sous la surveillance du chef de chantier ou d'un agent des cadres ou d'un ingénieur désigné par l'employeur en raison de sa compétence.
Cet agent veille à la mise en place de dispositifs appropriés pour protéger efficacement les travailleurs contre le danger qui pourrait résulter d'une libération intempestive de l'énergie emmagasinée dans les armatures au cours de leur mise en tension (article R4534-104).