Entretenir les ponts en maçonnerie en toute sécurité
L’entretien et la rénovation des ponts est à l’ordre du jour depuis une multiplication récente de sinistres. Les plus anciens d’entre eux réalisés en maçonnerie sont particulièrement concernés. Les travaux sont divers : fondations, maçonnerie, étanchéité, réseaux, remblai, couche de roulement,... Particularité : ils font appel à des échafaudages multidirectionnels réalisés sur mesure. Le point sur ces travaux et tous les risques associés.
Date de mise à jour : 29 août 2022
Impact en prévention
On estime qu’il y a en France environ 200 000 ponts dont 100 000 seraient en maçonnerie. Ceux-ci ont été construits au fur et à mesure de l’équipement du pays en voies de communication : routes, voies ferrées, autoroutes, lignes de LGV, tramways.
Les plus anciens (avant 1850), en particulier sur les routes et les voies ferrées sont en maçonnerie, et leur entretien a souvent été négligé. La construction de ces ponts a cessé en 1920 avec l’avènement du béton armé.
Une aide à l’ingénierie pilotée par le Cerema (Centre d'expertise pour les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), est proposée aux collectivités depuis fin 2020, au travers du « Programme national Ponts ». Ce programme accompagne les communes les plus modestes qui se voient remettre un carnet de santé pour chacun des ouvrages présents sur leur territoire dont ceux en maçonnerie.
Le maitre d’ouvrage doit, à partir du diagnostic de l’ouvrage, programmer les travaux d’entretien nécessaires à sa tenue dans le temps. L'occasion de dresser les risques principaux à prendre en compte et les moyens à mettre en œuvre pour les prévenir.
Le maitre d’ouvrage et la maintenance des ponts en maçonnerie
Avant d'aborder les travaux d’entretien des ponts en maçonnerie, un rappel de vocabulaire spécifique sera tout d'abord bien utile. A noter qu'un tableau de synthèse permettra d’identifier, pour chaque catégorie de travaux, les risques principaux qu’il faut prendre en compte et les moyens à mettre en œuvre pour les prévenir.
Vocabulaire spécifique aux ponts en maçonnerie
Image 1 : Vocabulaire utilisé pour les différentes parties des ponts en maçonnerie (d’après un document Cerema)
Les ponts en maçonnerie franchissent les brèches à l’aide de voûtes. Les voûtes laissent apparaitre en sous-face un intrados et en façade un bandeau et des tympans. Les pierres de la voûte situées dans le corps de voûte sont les douelles. L’extrados est caché dans le corps du tablier. Il reçoit une chape d’étanchéité recouverte d’un remblai.
De part et d’autre, se trouvent des parapets formant les garde-corps du tablier. Les voûtes s’appuient sur des piles en partie courante et des culées aux extrémités, également en maçonnerie. Les fondations sont très souvent constituées de semelles souvent appuyées sur des pieux de bois très anciens.
Principaux travaux de réparation des ponts
A partir du diagnostic effectué, le maître d’ouvrage pourra programmer les travaux de réparation les plus urgents. Pour les ponts en maçonnerie, on observe les travaux courants suivants :
Etanchéité
- Mise à nu des voutes permettant de vérifier leur état
- Réfection de l’étanchéité des voûtes du tablier
- Garnissage des voûtes, rajout de dalle béton, enrobés
- Drainage du remblai du tablier
Structure
- Renforcement et protection des fondations
- Reconstruction de voûtes
- Changement de pierres en mauvais état
- Mise en place de tirants métalliques
- Changement de joints de chaussée
Parement
- Enlèvement de la végétation qui a poussé dans les joints
- Dégarnissage et réfection des joints entre les pierres
Equipements
- Rajout de passerelles latérales pour les cyclistes et les piétons
- Rajout de nouveaux réseaux
- Réfection des parapets
Etanchéité
Mise à nu des voutes
Pour traiter l’étanchéité du tablier des ponts en maçonnerie, il est nécessaire d'enlever l’enrobé, l’étanchéité défectueuse lorsqu’elle existe ainsi que le remblai entre les voûtes. Cela nécessite l’utilisation d’un engin de terrassement ainsi que des camions pour évacuer les déblais.
Voici deux exemples : les travées d’accès en maçonnerie du pont métallique de Cubzac; Les ponts ainsi que le pont Saint-Esprit de Bayonne.
Le pont Saint-Esprit de Bayonne a été doté en 1900, d’élargissements en béton armé, de part et d’autre des travées en maçonnerie. Les travaux de réfection d’étanchéité ont donc concerné également ces zones en béton armé rajoutées.
Photo 2 : Mise à nu des voûtes sur le pont de Cubzac-les-Ponts (source : NGE génie civil).
Photo 3 : Mise à nu des extensions en béton armé très anciennes sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 4 : Protection des salariés lors du rabotage des enrobés en raison de la présence d’amiante détectée lors du diagnostic sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Réfection de l’étanchéité du tablier
Diverses solutions d’étanchéité peuvent être utilisées. Par exemple sur le Pont Saint-Esprit de Bayonne, l'entreprise a utilisé des feuilles bitumées sous la chaussée ainsi que de la résine et de l’asphalte sous les trottoirs.
Une bonne étanchéité conditionne la tenue du tablier du pont car les dégradations s’effectuent souvent sous l’effet de l’eau et de la végétation. C’est valable pour la pierre, mais également sûrement encore plus, pour les extensions en béton armé. La réfection de l’étanchéité doit s’accompagner de la mise en place d’un drainage pour évacuer les eaux.
Photo 5 : Réalisation de l'étanchéité par feuilles bitumées sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 6 : Réalisation de l'étanchéité des trottoirs avec de la résine sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 7 : Finition de l’étanchéité des trottoirs par asphalte coulé à chaud sur le pont Saint-Esprit à Bayonne, (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest)
Protection de l’étanchéité, remblaiement, drainage rajout de dalle béton, couche de roulement
L’étanchéité doit être protégée, par exemple par du béton maigre. Ensuite, pour compenser le profil des voûtes, il faut niveler par un remblai qui doit être drainé pour éviter la stagnation des eaux d’infiltration.
Enfin, on obtient le profil de la chaussée par rajout de grave ciment et d’enrobé ou d’un pavage. On peut également couler une dalle béton armé sur le remblai. Cela a été fait, par exemple, sur le pont de Cubzac-les-Ponts afin de pouvoir ancrer une passerelle latérale métallique pour cyclistes et piétons.
Photo 8 : Coulage de béton maigre pour la protection de l’étanchéité sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 9 : Mise en place d’un drain raccordé aux réseaux d’eaux pluviales pour évacuer les eaux du remblai sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 10 : Coulage d’une dalle béton sur les voûtes (pont de Cubzac-les-Ponts/NGE génie civil). La dalle en béton armé permet d’ancrer une passerelle latérale métallique pour les piétons et cyclistes, tout en complétant l’étanchéité. A l’arrière-plan une grue mobile pour la manutention de la benne lors du coulage.
Photo 11 : Mise en œuvre d’enrobés sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Structure
La structure du pont en maçonnerie commence par la fondation et se poursuit par les piles et culées puis par les voûtes.
Pathologies courantes des fondations
La plupart des désordres sur les ponts en maçonnerie franchissant les rivières proviennent des fondations. En effet, il peut se produire des affouillements au voisinage des piles par les effets du courant qui sont de nature à affaiblir leurs appuis.
D’autre part, on constate, avec le réchauffement climatique, une baisse du niveau d’étiage des rivières, ayant pour effet très néfaste de mettre à sec les pieux de bois qui normalement devaient être toujours en zone immergée. Or, si les pieux de bois constamment immergés ne s’altèrent pas avec le temps, une alternance entre la mise au sec et l’immersion est catastrophique pour leur tenue.
D'autre part les sols compressibles trouvés souvent dans le lit ou à proximité des rivières peuvent engendrer des tassements importants sous les appuis et il faut y remédier.
Différentes techniques sont mises en œuvre pour éviter ces inconvénients :
- La mise en place d’enrochements pour combler les affouillements ou bien pour constituer des digues en aval pour remonter le niveau étiage au voisinage des piles
- La constitution de massifs complémentaires de protection autour des fondations (par exemple par battage d’un batardeau en palplanches et coulage de béton)
- Le transfert des charges sur un massif fondé sur des micropieux métalliques afin de soulager ou de ne plus solliciter les pieux de bois défectueux.
Mise en place d’enrochements
Le rajout d’enrochements permet de protéger les massifs de fondation dégarnis par le courant de la rivière et ainsi de les consolider. On peut également créer des digues en aval de la rivière pour remonter le niveau d’étiage afin de maintenir les pieux de bois sous l’eau et éviter leur dégradation.
Après un relevé batimétrique (relevé des fonds) en amont et en aval du pont, le bureau d’études détermine la quantité d’enrochements à ajouter en amont et en aval pour combler les affouillements et protéger les fondations.
Image 12 : Mise en œuvre d’enrochements complémentaires et vue sur sur le relevé batimétrique avec relevé des fonds et hauteur d'eau sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 13 : Pose d’enrochements à l’aide d’une pelle sur barge sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 13 bis : Une digue a été constituée pour la réalisation de rideaux de palplanches autour des piles. Ils ont été remplis de béton et sont protégés par des enrochements.
Transfert des charges sur un massif fondé sur des micropieux métalliques
Le forage de micropieux métalliques a été effectué sur le pont de Cubzac-les-Ponts pour renforcer une culée sur sol compressible. Un massif sur pieux en béton armé enserre la culée. Grâce à une conception astucieuse, il se met en charge en cas de tassement de la fondation d’origine.
Dans certains cas, (pont de pierre à Bordeaux), le forage des pieux a été effectué depuis le tablier à travers les piles. La pile est alors enserrée par précontrainte sur un massif à sa base afin de mettre en charge la nouvelle fondation. Les tubes métalliques peuvent servir à l’injection de coulis à la base de la fondation.
Photo 14 : Forage de micropieux pour renforcer une culée du pont de Cubzac-les-Ponts, (source : NGE Génie civil).
Reconstruction de voûtes endommagées
Dans le cas où les voûtes ont été endommagées (par exemple par un tassement de la fondation), il faut les démolir et les reconstruire. Pour cela, on utilise un cintre, le plus souvent en bois, sur lequel on peut disposer les douelles de la voûte préalablement taillées suivant la géométrie souhaitée.
Ainsi, après la construction du cintre, les étapes suivantes consistent à le mettre en place sur un étaiement et à travailler sur échafaudage pour reconstruire la voûte, les tympans et le parapet.
Photo 15 : Reconstitution du parement d’un tympan. Au premier plan le cintre qui a permis de reconstruire la voûte sur le Pont de Cubzac-les-Ponts (source : Les compagnons de Saint-Jacques).
Changement des pierres en mauvais état
Les pierres peuvent s’altérer sous l’effet de l’eau, du gel ou de l’abrasion due à l’écoulement de l’eau. Les pierres à changer sont retirées par affouillement et remplacées par des pierres neuves.
Photo 16 : Affouillement de la maçonnerie pour changement de pierres défectueuses. Utilisation d’une chèvre de levage sur un échafaudage constituant un platelage complet sous les voûtes. du pont de Cubzac-les-Ponts (source : Les compagnons de Saint-Jacques).
Photo 17 : Engin de manutention des blocs de pierre avec bras auxiliaire et louve sur le pont-sur-le-Gers à Aurenque (source : SGRP Maçonnerie Pierre de taille à Lectoure).
Photo 18 : Potence de manutention sur échafaudage sur le pont de la Charité-sur-Loire (source : MAIA Sonnier/ Deluermoz).
Mise en place de tirants d’ancrage et de croix de chaînage
Lorsque que l’on redoute que les maçonneries de part et d’autre du pont ne s’écartent, on place généralement des tirants d’ancrage et des croix de chaînage afin de s’opposer à ce déplacement.
Photo 19 : Après l'installation d'un échafaudage, le forage de trous traversant le tablier du pont et la mise en place de tirants d’ancrage ont été réalisés. Ici, chantier de l'aménagement des chemins de Saint-Jacques de Compostelle D7 Lectoure (source : Entreprise Gauthier).
Photo 20 : Le tirant et les croix d’ancrage ont été installés au niveau de la culée côté Aurenque. Pont sur le Gers à Aurenque (source : SGRP Maçonnerie Pierre de taille à Lectoure).
Changement du joint de chaussée
Le joint de chaussée assure la liaison entre le pont et la suite de la route. Quand on refait la chaussée, il est bon de le changer ou d’en ajouter un quand il fait défaut. Cela permet notamment d’encaisser les dilatations différentielles sans dommage.
Photo 21 : Changement du joint de chaussée sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Parement
Sur les parements en pierre, les joints doivent être correctement garnis afin d’assurer l’étanchéité et la tenue dans le temps. Il convient tout d’abord d’éliminer la végétation qui a pu pousser dans les joints, de les dégarnir (soit manuellement, soit par sablage) et ensuite de les regarnir par un mortier compatible avec la nature de la pierre.
C’est également l’occasion de changer les pierres trop endommagées. Le parement des pierres peut être ravalé par sablage ou, lorsque celui-ci est proscrit, manuellement, à l’aide de chemin de fer.
Outils à main pour le ravalement de la pierre
Parfois le sablage est proscrit pour ne pas abimer la pierre ou éviter les déchets dans l’eau des rivières. Il faut donc ravaler les pierres à la main avec des outils tels que les bouchardes ou les chemin de fer.
Photo 22 : Le chemin de fer ou rabotin est un outil à main qui permet le ravalement manuel des pierres.
Travail en hauteur, échafaudages
La nature des travaux à effectuer (changement de pierre, rejointoiement, ravalement), leur localisation (sur les parapets, sur les piles, en sous-face etc.) et enfin la protection de l’environnement en particulier de l’eau de la rivière conditionnent la conception de l’échafaudage.
Des bâches mises en place empêchent les chutes de matériaux issues par exemple du dégarnissage des joints.
Photo 23 : Sur ce chantier, le recours au sablage a été proscrit pour préserver l’eau de la rivière. Un échafaudage en U renversé a été disposé sur le tablier pour dégager les joints, les regarnir et changer certaines pierres. Le plateau bas de l'échafaudage est bâché pour éviter de troubler l'eau avec la chute des gravats (protection de l'habitat des écrevisses autochtones menacées par les écrevisses américaines envahissantes et nuisibles) L’intrados du pont n’a pas été traité pour préserver l’habitat de chiroptères. Pont sur le Gers à Aurenque (source : SGRP Maçonnerie Pierre de taille à Lectoure).
Photo 24 : Sur ce pont, un échafaudage latéral prenant appui sur les piles et le tablier, a facilité le ravalement des tympans et bandeaux ainsi que des piles sur le pont de la Charité-sur-Loire (source : MAIA Sonnier/ Deluermoz).
Photo 25 : L’échafaudage intègre également une passerelle pour les piétons les séparant de la circulation routière sur le pont de la Charité-sur-Loire (Source : MAIA Sonnier/ Deluermoz).
Photo 26 : Pour traiter l’intrados des voûtes, un échafaudage permettant l’accès en sous-face du pont facilitera les opérations (utilisé ici pour un pont à poutres béton précontraint).
Photo 27 : Une nacelle négative peut également être utilisée pour traiter l’intrados ici sur le Pont Saint-Esprit à Bayonne. Ce dernier moyen est très utilisé pour les inspections (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Photo 28 : Un échafaudage a été installé pour la réparation et le ravalement des voûtes et des tympans. Une nacelle à ciseaux garantit un démontage plus aisé de l’échafaudage sur le Pont de Cubzac-les-Ponts (source : Les compagnons de Saint-Jacques).
Photo 29 : Réparation d’un encorbellement en béton de 1900 (sûrement un des bétons les plus anciens de France) rapporté de part et d’autre d’un pont en maçonnerie pour son élargissement. Il s’agit de dégager les armatures, les passiver contre la rouille, et reconstituer l’enrobage avec un mortier spécial pour le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Equipements
Rajout de passerelles métalliques pour piétons et cyclistes sur les ponts
Lors des travaux d’entretien des ponts anciens, il est fréquent que l’on profite des travaux pour rajouter des passerelles, le plus souvent métalliques, pour le passage des piétons et des cyclistes.
Photo 30 : L’ancrage d’une passerelle latérale métallique a nécessité le coulage d’une dalle béton (voir Figure 10) ainsi que la création de réservations dans la pierre à la base des parapets pour réaliser l’ancrage du support de passerelle dans la dalle. Il a fallu pour cela utiliser une tronçonneuse pneumatique et une nacelle élévatrice/ PEMP (pont de Cubzac-les-Ponts, NGE Génie civil).
Rajout ou rénovation des réseaux qui traversent le pont
La mode est à la fibre optique pour la diffusion d’internet. Lorsque l’on enlève le remblai d’un pont en maçonnerie, c’est l’occasion d’incorporer un caniveau pour ces réseaux nouveaux. Mais tous les autres réseaux sont concernés : eau potable, assainissement, eaux pluviales, gaz, électricité etc.
Photo 31 : Des caniveaux destinés au passage de nouveaux réseaux sont installés dans le remblai du Pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Changement des rambardes ou des parapets
Les rambardes ou les parapets peuvent avoir été endommagés par les chocs, le gel, la corrosion. Ils peuvent être en pierre, en béton armé ou métalliques. On peut profiter des travaux pour les changer ou les réparer.
Photo 32 : Les rambardes anciennes (ou parapet) sont déposées et remplacées par des rambardes neuves préfabriquées en usine. Un système astucieux de garde-corps provisoire protège contre les chutes à l’eau sur le pont Saint-Esprit à Bayonne (source : maîtrise d’œuvre Getec Sud-Ouest).
Analyse des risques prépondérants et prévention
Note préliminaire : Si le pont est maintenu en circulation, le risque d’être heurté par un véhicule routier concerne tous les postes de travail. Prévention : coupure de la circulation ou circulation alternée par demi-tablier, signalisation routière avec limitation de vitesse, port du gilet rétroréfléchissant, séparation des circulations piétons et véhicules etc.
Ces tableaux sont un exemple de ce que l'on peut établir de façon plus détaillée pour un projet réel lors de l'écriture du PPSPS. Des illustrations sont bien entendu indispensables pour décrire les moyens de protection.
Travaux les plus courants | Risques prépondérants * | Prévention des risques prépondérants ** | Autres risques |
Etanchéité | |||
| Rabotage des enrobés.- raboteuse Enlèvement du remblai- engins de terrassement heurt de piétons Effondrement de voûtes | Engins de terrassement légers (mini pelles) pour ne pas trop solliciter les voutes. Etaiement des voûtes si besoin. Systèmes de détection des piétons pour éviter le heurt | Bruit, vibration (Voir métier terrassement.) Suivant le résultat du diagnostic diagnostic amiante dans les enrobés, protections contre les poussières d’amiante lors du rabotage.
|
| Produits chauds: brulure incendie. Manutention manuelle des produits d’étanchéité Manutention mécanique Rupture d’appareil ou d’apparaux, renversement d’appareil de levage Risque de contact avec des réseaux électriques aériens électrocution | EPI adaptés aux produits chauds vêtements, gants, chaussures Moyens de lutte contre l’incendie : extincteurs Examen d’adéquation des appareils et apparaux de levage et vérifications règlementaires Consignation des réseaux électriques ou respect des distances de sécurité | Risque chimique Voir métier étanchéité |
| Utilisation d’engins de terrassement | Engins de terrassement légers (mini pelles) pour ne pas trop solliciter les voutes. Etaiement des voutes si besoin. Systèmes de détection des piétons pour éviter le heurt | Bruit, vibrations Voir métier terrassement |
| Utilisation de finisseur. Risque de heurt des piétons, Risque chimique : émanations des enrobés chauds | EPI adaptés aux produits chauds vêtements, gants, chaussures Moyens de lutte contre l’incendie : extincteurs Systèmes de détection des piétons pour éviter le heurt. Application d’enrobés à basse température | Bruit, vibrations, Risque chimique Voir métier travaux routiers |
Structure | |||
| Réalisation de mini pieux métalliques, machines de forage, manutentions manuelles et mécaniques | Equipement des foreuses contre le risque dû aux pièces tournantes Examen d’adéquation des appareils et apparaux de levage et vérifications règlementaires | Bruit, vibrations Voir métier fondations spéciales |
** potentiellement mortels ou générateurs de handicap immédiat
Note préliminaire : Si le pont est maintenu en circulation, le risque d’être heurté par un véhicule routier concerne tous les postes de travail. Prévention : coupure de la circulation ou circulation alternée par demi-tablier, signalisation routière avec limitation de vitesse, port du gilet rétroréfléchissant, séparation des circulations piétons et véhicules etc.
Ces tableaux sont un exemple de ce que l'on peut établir de façon détaillée pour un projet réel lors de l'écriture du PPSPS. Des illustrations sont bien entendu indispensables pour décrire les moyens de protection.
Travaux les plus courants | Risques prépondérants** | Prévention des risques prépondérants | Autres risques |
Structure (suite) | |||
| Travaux fluviaux sur barge Risque de noyade | Gilets de flottaison en cas de chute à l’eau, Moyens de secours : barque, bouée., consignes | Utilisation d’engins de terrassement Heurt de piétons |
| Réalisation de cintres bois utilisation de scies sectionnement Travail en hauteur, utilisation d’échafaudage, risque de chute et /ou de noyade Taille de pierre, manutentions mécaniques et manuelles | Equipement des scies par couteau diviseur et protecteur de lame Etablis pour la découpe avec scie portative Plans d’échafaudages, vérifications d’échafaudages Examen d’adéquation des appareils et apparaux de levage et vérifications règlementaires | Bruit, vibrations, Poussières de bois Poussières de silice Voir métier charpente et taille de pierre |
| Travail en hauteur, risque de chute et /ou de noyade Taille de pierre, manutentions mécaniques et manuelles de pierres | Plans d’échafaudages, vérifications d’échafaudages. Examen d’adéquation des appareils et apparaux de levage et vérifications règlementaires Formation/habilitation à la conduite Aides à la manutention pour les pierres par chèvres palans, ou engin équipé de bras auxiliaire | Bruit, vibrations, Poussières de silice. Voir métier taille de pierre |
| Machines de forage, Travail en hauteur, Manutentions mécaniques et manuelles | Plans d’échafaudages, vérifications d’échafaudages. Equipement des foreuses contre le risque dû aux pièces tournantes | Bruit, vibrations Voir métier fondations spéciales |
| Utilisation de marteaux piqueurs Utilisation d’engins de levage Manutention manuelles | Examen d’adéquation des appareils et apparaux de levage Vérifications règlementaires Formation/habilitation à la conduite | Bruit, vibrations, poussières Voir Métier maçon |
Parement | |||
| Travail en hauteur, risque de chute et /ou de noyade Sablage Dégarnissage manuel des joints Ravalement manuel au chemin de fer Manutentions mécaniques et manuelles | Plans d’échafaudages, vérifications d’échafaudages Gilets de flottaison en cas de chute à l’eau Moyens de secours : barque, bouée, consignes | Bruit, vibrations, Poussières de silice. Voir métier taille de pierre |
Equipements | |||
| Coulage de dalles béton, Mise en place d’ancrages Travail en hauteur, risque de chute et /ou de noyade | Utilisation de nacelle PEMP, examen d’adéquation, vérifications, formation Habilitation à la conduite | Bruit, vibrations, poussières Voir Métier maçon |
| Utilisation d’engins de terrassement heurt de piétons, Manutentions mécaniques et manuelles | Systèmes de détection des piétons pour éviter le heurt Examen d’adéquation des appareils et apparaux de levage Vérifications règlementaires. Formation/habilitation à la conduite | Bruit, vibrations Voir métier canalisateurs |
| Manutentions mécaniques, travail en hauteur, Risque de chute et /ou de noyade | Examen d’adéquation des appareils et apparaux de levage et vérifications règlementaires. Formation/habilitation à la conduite. Gilets de flottaison en cas de chute à l’eau, Moyens de secours barque bouée, consignes | Bruit, vibrations, poussières Voir Métier maçon |
** potentiellement mortels ou générateurs de handicap immédiat
Les Documents de référence
Les guides du STRRES
Les guides du strres sont une référence pour la profession. Ils contiennent les différentes règles techniques à respecter pour obtenir des réparations conformes, de qualité et par conséquent durables,
- GUIDE 0 Introduction commune à tous les guides
- Guide FABEM 6.1- V2 Réparation et renforcement des maçonneries : généralités et préparation des travaux
- Guide FABEM 6.2 - V2 Réparation et renforcement des maçonneries : réparation non-structurale
- Guide FABEM 6.3 - V2 Réparation et renforcement des maçonneries : réparation et renforcement structuraux
- Guide FABEM 6.4 - V2 Réparation et renforcement des maçonneries : annexes
- Guide FAFO 1 V2 Réparation et renforcement des fondations
Les Documents du Cerema
- Programme national ponts 2020
- ANALYSE DES RISQUES APPLIQUÉE AUX PONTS EN MAÇONNERIE
- PONTS-ROUTES EN MAÇONNERIE : PROTECTION CONTRE L'ACTION DES EAUX
- LES PONTS EN MAÇONNERIE : CONSTITUTION ET STABILITÉ
- ELARGISSEMENT DES PONTS EN MAÇONNERIE
- IQOA : ÉLARGISSEMENT DE PONT EN MAÇONNERIE - DÉSORDRES
- IQOA : PONT EN MAÇONNERIE AVEC ÉLARGISSEMENT - PV DE VISITE
- IQOA : PONT EN MAÇONNERIE - DÉSORDRES
- IQOA : PONT EN MAÇONNERIE - PV DE VISITE
Les documents de l'AFGC
- Évaluation structurale et conception de réparation des ouvrages d’art en maçonnerie
Le moniteur du BTP
https://www.lemoniteur.fr/article/ouvrages-d-art-en-maconnerie.1172784
- L’insertion d’une passerelle pour sécuriser la traversée des piétons et des cyclistes (pont Maréchal Leclerc à Olivet dans le Loiret) ou l’élargissement de la chaussée pour améliorer la circulation des poids-lourds (pont de Lalinde en Dordogne) sont deux exemples d’adaptations de ponts en maçonnerie présentés dans l’article « Des ponts élargis pour durer » paru dans « Le Moniteur » n°5647 du 17 février 2012, p.38. Christian Tridon et Gérard Colle.
Code du travail : travail en hauteur et levage
Pour accéder au contenu de l'article, voir le site Légifrance, code du Travail.
Travail en hauteur
- Mesures générales de sécurité pour prévenir les chutes de personnes
Articles R4534-3 à R4534-6 du Code du travail
- Travaux réalisés à partir d'un plan de travail
Articles R4323-58 à R4323-61 du code du travail
- Équipements pour le travail en hauteur
Articles R4323-62 à R4323-64 du Code du travail
- Travail, accès et circulation en hauteur
Articles R4323-65 à R4323-68 du Code du travail
- Echafaudages et plateformes
Articles R4323-69 à 80 du Code du travail"
- Vérifications
Articles R4323-23 à R4323-25 du Code du travail
Levage
- Appareils de levage
Articles R4323-29 à 49, articles R4324-24 à R4324-29 et article R4534-109 du Code du travail