Installer des garde-corps temporaires en rives de plancher
Plusieurs types de garde-corps provisoires peuvent être installés sur les rives de planchers en cours de construction. Il faut, au préalable, veiller à leur bonne installation et à leur résistance en cas de sollicitation, afin de prévenir la chute de personnes et d'objets.
Date de mise à jour : 2 nov. 2023
Impact en prévention
Les garde-corps sont un moyen de protection destinés à empêcher la chute de personnes lors de la construction. Une bonne installation en rives de plancher permet de s'assurer de leur résistance en cas de sollicitation.
Quel garde-corps choisir ?
Un garde-corps périphérique temporaire est un équipement constitué d’un ensemble d’éléments : de lisses haute et intermédiaire, d’une plinthe, de potelets, de platines/inserts et fixations, et est destiné à protéger les travailleurs contre les chutes vers un niveau inférieur et à retenir des matériaux. Il peut être fabriqué comme un ensemble monobloc.
Les garde-corps doivent être continus (lisses, barrières, plinthes) sur l’ensemble de la périphérie des planchers et sont assujettis à des critères de résistance et d’efficacité précis, intégrant l’ensemble des composants (y compris les fixations).
Selon la norme NF EN 13374 relative à la conception et aux méthodes d’essai des protections périphériques provisoires, les garde-corps communément utilisés en rives de plancher sont de classes A, voire B.
Il existe plusieurs types de garde-corps conçus pour s’adapter en mode provisoire sur les rives de planchers en cours de construction. On distingue principalement :
Garde-corps provisoire de chantier 1 m
Garde-corps potelets – lisses – plinthes
Les potelets, y compris leur partie enfichable, et les lisses sont réalisés en acier ou en alliage d’aluminium. La fixation des lisses hautes et intermédiaires, ainsi que de la plinthe sur le potelet, doit être conçue de telle sorte que ces éléments ne puissent pas sortir de leur logement ni coulisser inopinément lors de leur utilisation. Les accessoires nécessaires à leur maintien doivent faire partie intégrante du potelet.
Garde-corps rives de planchers
La distance maximale entre deux potelets consécutifs doit être précisée par les fabricants dans les instructions d’utilisation du garde-corps. Elle est en général voisine au maximum de 2,40 m.
Garde-corps panneaux/barrières
Ils remplacent la protection classique en trois éléments (lisse haute, lisse intermédiaire et plinthe) et sont constitués de grilles préfabriquées en acier ou en polyéthylène haute densité (PEHD), montées sur des potelets spécifiques. Ceux-ci sont solidarisés à la structure d’accueil par des dispositifs adaptés. La hauteur des grilles est en général comprise entre 1,10 et 1,20 m et leur poids, entre 10 et 20 kg selon le matériau constitutif et la longueur des grilles.
Garde-corps en PEHD
Il est possible de sécuriser les chantiers avec des garde-corps de type barrière.
Fixer les garde-corps efficacement
Sur les ouvrages neufs
- Par la pose de fourreaux en acier ou en PVC à incorporer dans le béton frais ou commandé sur des ouvrages préfabriqués (poutres, etc.). Ils peuvent être de section ronde ou carré suivant la typologie de potelets
Garde-corps périphériques temporaires du gros œuvre sur fourreaux
Il est nécessaire de s’assurer du bon recouvrement des fourreaux ainsi que de la profondeur d’enfichage dans le support (au minimum 100 mm). Les fourreaux doivent également être espacés au minimum de 60 mm de chaque bord.
- Par vissage des potelets supports de lisses fixés mécaniquement à l’ouvrage par des chevilles et vis ou des vis autoforeuses.
Ces fixations sont soumises à des efforts de cisaillement et d’arrachement pouvant être importants. Il est nécessaire d’utiliser des fixations dimensionnées pour résister à ces efforts (suivant les préconisations du fabricant des garde-corps), de s’assurer de leur bonne mise en œuvre, ainsi que de la résistance du support d’accueil en béton.
Autres systèmes de garde-corps périphériques temporaires du gros œuvre.
Sur les ouvrages existants en réhabilitation
L’OPPBTP conseille de limiter l’utilisation des systèmes de garde-corps en réhabilitation, aux garde-corps de classe A. Ceux-ci peuvent être utilisés, lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est inférieur à 10° sauf étude particulière spécifique.
Ils peuvent être fixés de deux manières :
- Par insertion de fourreaux dans des inserts percés à l’aide de perforateur dans les ouvrages.
Une attention particulière doit être portée au respect des tolérances de déformation dimensionnelle des garde-corps exigées dans la norme NF EN 13374. Suivant l’état et le type de supports, des campagnes de sondages peuvent être effectuées afin de s’assurer de la résistance de l’ensemble garde-corps.
- Par serrage, à l’aide de pinces, qui s’adaptent aux structures d’accueil horizontales (rives de dalle), verticales (acrotères, allèges, etc.) voire obliques (escaliers). Les fourreaux destinés à l’enfichage de potelets sont soudés au dispositif de fixation.
Ce type de dispositif doit englober et/ou venir en buttée des supports et doit être engagé sur toute sa longueur afin de ne pas pivoter, ni glisser hors du support. Sur les surfaces lisses, on peut être amené à intercaler une pièce de bois entre les mâchoires de la pièce de serrage et la structure.
Garde-corps à pince
Installer les protections en sécurité
Les garde-corps en rive de plancher sont mis en œuvre, soit directement sur les dalles (coulées en place ou existantes), soit sur des éléments préfabriqués (balcons, poutres, etc.) ou en tête de voile, par l’insertion de fourreau lors du coulage des ouvrages.
La mise en place des garde-corps s’effectue depuis un plan de travail sécurisé, soit :
- depuis le sol, avant levage de l’élément (poutres, balcons, etc.) ;
- depuis une plateforme de travail sur les outils de coffrage (banches, etc.) ;
- en présence de protections collectives horizontales en rives de plancher comme des PTE, des podiums ou des coffrages de planchers ;
- depuis une plateforme de travail en hauteur (PIRL, échafaudage, PEMP, etc.), positionnée en retrait ou depuis le niveau inférieur.
En cas d’impossibilité technique de recourir à ces méthodes de travail (cas des garde-corps sur pinces), le port d’un harnais antichute pourra être privilégié.
Installation de protections collectives depuis les passerelles de banches.
Maintien des protections en phase CET/CES
Afin d’anticiper la pose des ouvrages définitifs (garde-corps, menuiseries extérieures, etc.) et permettre le maintien des protections temporaires durant ces travaux, il peut être intéressant de positionner les garde-corps temporaires en décalage des fixations des ouvrages définitifs. La mise en place des garde-corps nécessite, dans ce cas, une organisation en amont du chantier, dès la phase de conception avec la coordination SPS et la maitrise d’œuvre.
Installer les garde-corps définitifs dès la fin du gros œuvre évite les installations successives de barrières provisoires
Positionner les garde-corps à la bonne hauteur
La hauteur du plan de travail définitif doit également être prise en compte dans le choix des protections installées, pour compenser notamment les variations de hauteurs entre les phases de coffrage et coulage des planchers. A cet effet, des potelets réhaussés (trois lisses, etc.) peuvent être mis en place afin d’assurer, lors de chaque phase des travaux, une protection de 1 m minimum de hauteur par rapport au plan de travail.
Garde-corps 3 lisses
Quel est mon rôle en prévention ?
Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise – encadrant de chantier - opérateur, etc.) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections collectives temporaires contre les chutes :
Garde-corps temporaires en rives de plancher - Exemple de répartition des rôles et missions :
Chef d’entreprise | Encadrants de chantier (Conducteur Travaux / Chef de chantier) | Opérateurs |
Evaluation des risques pour les travaux en hauteur Définition des règles, mesures de prévention (cadrage des modes opératoires) Définition du matériel utilisable Investissements, achats matériel | Etablissement des modes opératoires chantier (PPSPS + situations de défaillance) Implantation des garde-corps (coactivité avec ouvrages définitifs) Choix du matériel le plus adapté + compatibilité des différents composants Commande du matériel Contrôle implantations fourreaux Fourreaux chantier : contrôle profondeur, résistance, bon recouvrement du béton Fourreau en usine (préfabriquant) : commande option, suivi établissement plan de pose (avec plans coffrage), contrôle à la livraison des préfabriqués Instruction et formation du personnel au poste Contrôle régulier du respect des modes opératoires | Mise en œuvre, utilisation matériel Respect des modes opératoires Respect du plan de pose Alerte en cas de défaillance, défauts sur garde-corps |
Réglementation et normes
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur, à partir d'un plan de travail, imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1 m et 1,10 m et comporter au moins :
• une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
• une main courante ;
• une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsque aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
Références normatives complémentaires
NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : garde-corps périphériques temporaires – spécification du produit, méthode d’essai.
NF EN 12811-2 – Aout 2004 : équipements temporaires de chantiers – Partie 2, informations concernant les matériaux.