Sécuriser le travail en hauteur lors de la construction d'un pont
Pour réaliser un tablier de pont, les protections collectives sont le plus sûr moyen contre les chutes de hauteur. À chaque méthode de construction de tablier de pont correspondent un phasage et des techniques de protection contre les chutes adaptées.
Date de mise à jour : 9 août 2024
Protection d’un pont-dalle construit sur cintre
Avant et pendant la pose des garde-corps définitifs sur les tabliers de pont, la protection en bordure de rives est assurée soit par des garde-corps temporaires, soit par l’interdiction de tout accès aux zones exposées du tablier.
Lors des opérations de ferraillage ou de bétonnage, l’implantation des garde-corps temporaires sur le coffrage doit permettre une circulation facile aux abords du plot. Il est effectivement essentiel de toujours prévoir un accès à ce plot.
Dans le cas de la construction sur cintre du tablier, fixer les garde-corps d’abord sur le coffrage, puis sur le béton du plot.
Poser, si possible, les barrières lourdes définitives avant de retirer le garde-corps provisoire.
Construction d'un pont : les mesures de protection antichute lors des circulations sur le tablier
- Garde-corps sur voussoir préfabriqué : fixer le garde-corps d’abord sur le moule, puis sur l’élément préfabriqué. Le compléter par un garde-corps fixé sur le hourdis inférieur du voussoir avant d’être livré au chantier.
- Garde-corps sur voussoir coulé en place à l’aide d’un équipage mobile : équiper le garde-corps dès son décoffrage suivant le principe utilisé lors de la préfabrication.
- Garde-corps sur poutre préfabriquée de rive : la présence d’un « relevé » formant le coffrage de la rive du pont permet de fixer un garde-corps provisoire lors de la mise en place de la poutre de bordure.
- Tablier mixte acier béton : avant le lancement de l’ensemble « poutres métalliques et ferraillage », fixer le garde-corps sur le ferraillage du hourdis à l’aide de fourreaux soudés à l’armature. Laisser le garde-corps en place lors du coffrage puis du bétonnage.
Pose des garde-corps périphériques temporaires : les règles de sécurité
Privilégier la pose des garde-corps définitifs à l’avancement des travaux par rapport aux garde-corps provisoires.
Utiliser des garde-corps provisoires conformes à la norme NF EN 13374+A1 de décembre 2018. Ces garde-corps sont conçus pour supporter les différents câbles et tuyauteries de l’installation de chantier.
Fixer les garde-corps par enfilage du montant dans un fourreau, soit scellé dans le béton, soit bien soudé sur l’armature.
Implanter les garde-corps de façon à ne pas gêner la pose des corniches et des garde-corps définitifs du tablier en phase ultérieure.
Pour poser garde-corps définitifs et éléments de corniches, utiliser une plate-forme élévatrice de personnes (PEMP).
Pour en savoir plus, téléchargez la fiche Prévention Protection en bordure de rives lors de la réalisation des tabliers de pont.
Réglementation relative au travail en hauteur
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d’un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d’un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d’une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1 m et 1,10 m et comporter au moins :
a) une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
b) une main courante ;
c) une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d’éviter une chute de plus de 3 m (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsqu’aucune de ces mesures de protection collective n’est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d’un système d’arrêt de chute respectant les conditions de l’article R4323-61 du Code du travail.