Quand la mécanisation des chantiers du bâtiment fait rimer sécurité et productivité
Si les métiers du BTP sont jugés difficiles, voire pénibles, la mécanisation des métiers de l'artisanat du bâtiment s’avère être un levier indispensable pour simplifier les tâches sur les chantiers comme dans les ateliers. C’est aussi un bon moyen d’améliorer les conditions de travail, gagner en sécurité et en performance.
Date de mise à jour : 29 févr. 2024 - Auteur : Jeremy Debreu
©Eiffage construction
- La mécanisation des tâches est un vecteur de réduction des TMS.
- Des aides mécanisées combinent prévention et performance.
Dossier paru dans PréventionBTP n°256, p. 6, novembre 2021.
La phase de préparation du chantier est une phase aussi cruciale pour la prévention que pour la qualité globale d'exécution et la performance économique », affirme Philippe Robart, directeur technique de l'OPPBTP. « C'est dans cette phase clé que le choix d'un mode opératoire et de l'outillage associé détermine des gains ». Chaque mois, dans PréventionBTP, des exemples concrets d'équipements de prévention qui apportent une meilleure performance sont présentés. Dans 90 % de ces cas chiffrés, la prise de décision est économique et la prévention est intégrée avec un souci du détail.
Prévention des TMS : un défi majeur
Protéger les salariés des troubles musculo-squelettiques (TMS) demeure un défi majeur du secteur du BTP. Le dernier livret statistique de la sinistralité des industries du bâtiment et des travaux publics (CTN B) publié en 2020 par la Cnam précise : « L'essentiel des maladies professionnelles sont des troubles musculo-squelettiques, en particulier les affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail. » Ces dernières représentent 69 % des maladies professionnelles du BTP avec plus de 5 000 cas annuels, suivies des affections chroniques du rachis lombaire (10 %).
Pour lutter contre ces TMS, des outils et des bonnes pratiques existent. L'ergonomie des postes de travail, l'adaptation des plannings des équipes ou encore les formations des collaborateurs sur les bonnes postures à adopter font partie de l'arsenal du chef d'entreprise. Et la mécanisation donc, qui reste une bonne solution dès lors que l'analyse des tâches évite le transfert de TMS du chantier vers l'atelier ou l'usine.
La mécanisation au service de la performance
Battons en brèche une idée reçue tenace : le coût de l'innovation et la lourdeur des investissements en mécanisation. « Ici encore, une approche couplée de la performance et de la prévention en amont du chantier est génératrice de gains. Les solutions peuvent relever d'investissements modérés mais surtout de locations. Dès lors, la mécanisation est accessible et proportionnée au chantier ou à l'entreprise », développe Philippe Robart.
Certains équipements embarquent simultanément une amélioration de la productivité et une réduction effective des risques, avec une mise modérée et un taux de rentabilité très intéressant. Ainsi, la règle thermique à rouleau – pour tirer plus facilement les chapes béton – propose un rendement de 3,4 permettant d'amortir l'investissement en moins de neuf mois. Le meilleur investissement ne serait-il pas celui qui combine la pertinence économique avec l'amélioration des conditions de travail des collaborateurs ?
Une approche couplée de la performance et de la prévention en amont du chantier est génératrice de gains.