Dans quelle situation doit-on faire un «prélèvement lingette» (plomb) ?
La réglementation prévoit la réalisation d’une analyse de poussières au sol afin d’en déterminer la concentration en plomb (un prélèvement à réaliser dans chaque local traité) à l’issue de travaux exposant au plomb et consécutifs :
- au dépistage d’un cas de saturnisme ;
- à la détection de plomb présentant un risque de saturnisme ;
- à un Crep (constat de risque exposant au plomb dont la présence dans les revêtements dégradés contenant plus de 1 mg/cm² et susceptibles d’être à l’origine de l’intoxication ou d’intoxiquer une femme enceinte ou un mineur).
Aussi, pour protéger la santé des occupants du bien immobilier, la quantité de contaminant éventuellement encore présente sur la surface échantillonnée ne doit pas dépasser le seuil de 1 000 µg/m².
Le prélèvement (encadré par la norme NF X 46-032 « Diagnostic plomb – Méthodologie de mesure du plomb dans les poussières au sol » de 2008), réalisé par un diagnostiqueur certifié, consiste à passer une lingette sur le support à analyser.
Le recours au « prélèvement lingette » sur les chantiers
À titre informatif et dans une démarche de contrôle, cette méthode de mesure est parfois utilisée sur des chantiers (aux abords de la zone de travaux par exemple). Les informations recueillies permettent alors de déterminer si les surfaces sont contaminées et de renseigner, dans une certaine mesure. Au cours d’un chantier et dans son emprise, le seuil prévu par le Code de santé publique abordé précédemment ne s’applique pas (d’un point de vue réglementaire), car nous sommes sous le régime du Code du travail. Attention néanmoins, la présence de poussières traduit la présence d’une pollution. L’entreprise doit alors prendre des mesures de prévention nécessaires pour garantir la santé et la sécurité de ses salariés (article L4121-1 du Code du travail).
Même s’il semble évident d’un point de vue prévention de s’en assurer, la réglementation (Code du travail) ne prévoit pas de mesure de fin de chantier comme elle le requiert pour certains autres agents cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR).
Le prélèvement est réalisé avec une lingette humidifiée (sans détergent, plomb…) qui ne se désagrège pas, ne se délite pas sur un support rugueux par exemple.
Celle-ci est passée par l’opérateur de prélèvement (diagnostiqueur) sur la surface à contrôler. Pour délimiter cette dernière, il utilise alors un gabarit (cadre de 33 cm de côté ou le cas échéant de 50 cm x 20 cm). La zone de prélèvement est « essuyée » en effectuant des « allers/retours » en forme de « S » dans un sens puis dans l’autre (une fois verticalement puis une fois horizontalement).
Cette méthode reste néanmoins perfectible, car liée à la pression exercée lors du prélèvement, la rugosité du support (risque que la lingette ne prélève pas dans les interstices), la qualité de la lingette – capacités d’absorption (paramètres qui ne sont pas standardisés)…
Date de mise à jour : 10 oct. 2024