Comment tester l'efficacité de son masque de protection respiratoire
Comment s'assurer qu'un masque de protection respiratoire est bien adapté à la morphologie du porteur et offre une étanchéité sûre ? Un test d'ajustement et un contrôle de l'étanchéité permettront de vérifier à coup sûr l'efficacité de l'appareil.
Date de mise à jour : 25 oct. 2022
Impact en prévention
Le bon ajustement du masque de protection respiratoire et la vérification de son étanchéité permettront de s'assurer du niveau de protection attendu quel que soit le type d'appareil retenu.
Comment choisir un masque de protection respiratoire efficace
Comment choisir un masque de protection respiratoire efficace ? Quelles que soient la typologie du masque concerné (masque complet, demi-masque, demi-masque filtrant) et la marque commerciale, deux types de tests devront être effectués pour contrôler l'efficacité de l'appareil (1).
Le premier test, nommé test d'ajustement, permettra de vérifier que le masque est bien adapté à la morphologie du visage et offre une étanchéité sûre. Selon la norme ISO 16972, ce protocole spécifique va déterminer de manière qualitative, ou quantitative, la capacité individuelle à obtenir une étanchéité correcte avec une pièce faciale ajustée relevant d’une marque, d’un modèle et d’une taille spécifique.
Quant au second test, nommé test d'étanchéité, il permettra de s'assurer que le dispositif respiratoire est correctement porté à chaque mise en place.
En plus d’un risque de fuite du contaminant vers l’intérieur du masque, l’autre risque est l'apparition de la buée sur les lunettes en cas de mauvaise étanchéité :
Schémas illustrant la fuite possible des contaminants vers l'intérieur du masque.
Formation de buée sur les lunettes (de vue ou de protection)
L'intérêt des différents tests d'ajustement
En fonction de la pièce faciale utilisée, différentes méthodes d'essais d'ajustement peuvent être mises en oeuvre : la méthode qualitative et la méthode quantitative.
Test d'ajustement : la méthode qualitative
La méthode qualitative correspond à un test reposant sur la réponse sensorielle de l'utilisateur pour détecter un agent d'essai. Ceci lui permet de déterminer si l'appareil de protection respiratoire est correctement ajusté. Ce type de test ne doit être utilisé que pour évaluer les masques et demi-masques faciaux filtrants (avec filtres à particules ou filtres combinés).
Les détails de la méthode
Cette méthode consiste à :
- Exposer le porteur du masque à une substance dotée d’un goût, pulvérisée dans une cagoule,
- Si le porteur détecte la substance , le masque n’est pas étanche,
- Si après deux ou trois réajustements, une fuite persiste, un autre modèle doit être essayé.
Intérêt de la méthode : simple d'emploi et bon marché, elle ne requiert aucun étalonnage de l'équipement. L'utilisateur a le sentiment d'être davantage impliqué au test en raison de la détection. Enfin, aucune modification de la pièce faciale n'est requise.
Inconvénients : la méthode est subjective et repose sur la réponse de l'utilisateur. Enfin, elle n'est pas compatible avec les masques complets.
Test d'ajustement : la méthode quantitative
La méthode quantitative repose sur l'utilisation d'un instrument pour mesurer le niveau de fuite au niveau du joint facial dans l'appareil de protection respiratoire, ce qui permet de déterminer si le masque est correctement ajusté. Ce test peut être utilisé pour n'importe quelle protection respiratoire étanche.
Détails de la méthode
- Il s'agit de mesurer la concentration en particules pénétrant dans le masque et à l’extérieur du masque pendant que le porteur effectue une série d’exercices.
Intérêt de la méthode : le résultat numérique obtenu est neutre et impartial et aucune influence sur le résultat ne peut être exercé par l'utilisateur. Un logiciel garantit des enregistrements numériques d'où un archivage et une traçabilité possibles.
Inconvénients : l'équipement est coûteux et ce test nécessite une formation du testeur. Enfin, la modification de la pièce faciale est requise.
Les masques concernés par les tests d'ajustement
Les essais peuvent être réalisés sur trois types de pièces faciales : masques complets, demi-masques et demi-masques filtrants. ils doivent être effectués si les pièces faciales sont utilisées avec des systèmes filtrants à ventilation assistée ou avec des systèmes isolants à adduction d'air ou autonomes. Les casques et cagoules ne sont pas concernés par les essais d'ajustement car leur jonction avec le visage et le cou n'est pas étanche.
A noter : les essais d'ajustement sont réglementairement obligatoires pour les appareils destinés à la protection vis-à-vis des fibres d'amiante.
Trois types de masques sont concernés par les tests d'ajustement : les masques complets, les demi-masques et les demi-masques filtrants.
Bien choisir son masque de protection respiratoire
Le choix d'un masque dépend :
- de la substance à laquelle la personne est exposée (le contaminant)
- du niveau de l'exposition
- de la durée de l'exposition
Il ne faut pas négliger l'importance de :
Masque respiratoire et filtration du contaminant.
- la formation au port d'une protection respiratoire
- la vérification périodique de la protection respiratoire et ses composants
Le masque de protection doit être adapté au visage de l'utilisateur
Il est important de s'assurer que le masque choisi convient bien à l'utilisateur. Pour procurer le niveau de protection attendu, le masque de protection respiratoire doit être correctement ajusté sur le visage du porteur. Un bon ajustement dépend de l'adaptabilité entre l'appareil et le visage du porteur ainsi que la bonne mise en place du masque.
Tous les visages sont différents et un modèle donné de masque de protection respiratoire ne peut convenir à toutes les morphologies faciales. Il faudra donc sélectionner pour chaque utilisateur, le modèle et la taille garantissant la meilleure étanchéité avec le visage.
Les risques d'un mauvais ajustement du masque
La performance des appareils de protection respiratoire repose sur l'obtention d'un joint efficace entre le masque et le visage de l'utilisateur. Si le masque n'est pas bien ajusté, l'air contaminé s'infiltrera par les espaces présents au niveau du joint facial, ce qui réduira le niveau de protection de l'utilisateur et l'exposera à des effets néfastes pour sa santé à court et long terme. C'est d'autant plus vrai dans le cadre d'une exposition à l'amiante.
Avant chaque utilisation et conformément à la notice d'instruction du fabricant, un test d'étanchéité doit être réalisé afin de vérifier que la pièce faciale est correctement ajustée par le travailleur.
Attention, l'étanchéité du masque peut être rompue par certaines caractéristiques de visage comme une barbe, une moustache, des favoris, des cicatrices, des éruptions cutanées, des bijoux ou des coiffures.
Un masque doit être considéré comme non étanche :
- si le porteur souffle et que de la buée apparaît sur les lunettes,
- si le porteur est capable de passer un doigt sous le masque.
Quand faire les essais sur les appareils de protection respiratoire ?
- Essai d'ajustement (Fit test)
L'essai d'ajustement est réalisé sur chaque utilisateur sous la responsabilité de l'employeur lorsque ce dernier choisit l'appareil de protection respiratoire à utiliser. Il doit être répété périodiquement notamment à l'occasion de toute modification de la pièce faciale ou de changement de condition physique du porteur. L'essai d'ajustement est réalisé par une personne formée et compétente en protection respiratoire.
- Contrôle d'étanchéité (Fit check)
Avant chaque utilisation, le porteur doit vérifier l'étanchéité de la pièce faciale à mettre en place en se référant à son mode d'emploi.
Un essai d'ajustement et un essai d'étanchéité doivent être réalisés, le premier, lors du choix de l'équipement et le second, avant toute utilisation du masque.
Deux types de contrôle d’étanchéité sont possibles :
1. Contrôle d’étanchéité à pression négative :
- mettre le masque complet ou le demi-masque en place en ajustant les sangles ou élastiques,
- obturer le filtre ou la surface filtrante avec les mains et, si nécessaire, avec un film plastique,
- inhaler, retenir sa respiration quelques secondes.
Si l’étanchéité est bonne, le masque tend à se plaquer légèrement sur le visage. Dans le cas contraire, le masque doit être réajusté et l’essai recommencé.
Test de l'efficacité du masque respiratoire : l'opérateur obture la surface filtrante
2. Contrôle d’étanchéité à pression positive :
- obturer la soupape expiratoire avec la paume de la main ou un film plastique,
- souffler légèrement de l’air dans le masque.
Si l’étanchéité est bonne, la pièce faciale bombera légèrement. Sinon, l’essai est repris après un nouvel ajustement de la pièce faciale. Certains types de pièces faciales ne permettent pas de réaliser ces essais, il faut alors se référer aux instructions du fabricant.
Test de l'efficacité des masques respiratoires : l'opérateur obture la soupape avec sa main.
Essais d'ajustement des appareils de protection respiratoire : quelles obligations ?
En France, il n'existe aucune obligation règlementaire de réaliser un essai d'ajustement sauf dans le cadre d'une exposition à l'amiante (arrêté du 7 mars 2013 relatif au choix, à l'entretien et à la vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors d'opérations comportant un risque d'exposition à l'amiante).
Les essais d'ajustement sont recommandés par :
- L'INRS dans l'ED6106 "Appareil de protection respiratoire - Choix et utilisation"
- L'INRS dans l'ED6273 "Protection respiratoire - Réaliser des essais d'ajustement"
- La norme européenne NF EN 529:2006 "Appareils de protection respiratoire - Recommandations pour le choix, l'utilisation, l'entretien et la maintenance - Guide
L'étude présentée a été réalisée avec les membres de la commission Appareils de protection respiratoire du Synamap (Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection).