Des grilles de protection pour sécuriser les cages d’ascenseur
La construction de bâtiments implique un certain nombre de phases de travaux réalisés en hauteur. Ces travaux exposent les opérateurs à des risques de chute, à l’extérieur comme à l’intérieur du bâtiment, aux conséquences souvent graves ou mortelle. Les garde-corps sont un moyen de protection destinés à empêcher la chute de personnes lors de la construction. Les interventions au droit des baies des futures cages d’ascenseurs nécessitent la mise en place de protections temporaires spécifiques, remplissant les mêmes exigences que les garde-corps, afin d’assurer la protection des opérateurs.
Date de mise à jour : 2 nov. 2023
Impact en prévention
Bien choisir et bien installer les protections temporaires spécifiques permet de sécuriser efficacement les baies d'ascenseur et de s'assurer de la bonne installation et résistance de ces équipements en cas de sollicitation.
Des dispositifs spécifiques et adaptés
Les grilles de protections de baies d'ascenseur sont constituées de modules de largeurs différentes dont la juxtaposition permet d’obturer l’ouverture sur toute sa largeur, laissant des espaces réduits, empêchant ainsi le passage d’un corps humain. Elles permettent d’éviter la chute de personnes intervenant depuis le plancher de travail, mais également en hauteur en périphérie de la baie (par exemple lors de travaux de finition, interventions des corps d’état tels qu'électricité, réseaux de climatisation, peintres, électriciens...), et toute chute d’outils ou de matériaux divers à l’intérieur de la cage d’ascenseur lors des interventions des ascensoristes.
La protection collective est à considérer sur toute la hauteur de la baie libre sans exception, en laissant au maximum un espace libre de 47 cm au-dessus de la grille et de 25 cm entre grilles, et entre la grille et le support béton.
Le blocage de l’équipement est réalisé par serrage en parties haute et basse de l’ouverture, ou bien en applique au droit des angles intérieurs des tableaux, par un dispositif à vis pouvant être fixé au support au moyen de chevilles et de vis ou des vis à béton.
Les dispositifs peuvent être maintenus en complément par des tétons incrustés dans la structure dans des trous prépercés. Ils peuvent également se démonter depuis l’intérieur de la cage d’ascenseur par les ascensoristes dans les cas d’urgence (évacuation de personnes).
On distingue principalement 2 types de dispositifs.
Les dispositifs fixes
Ils peuvent être composées de plusieurs modules juxtaposés de différentes sections et pouvant être munis de portillons afin de faciliter l’accès des ascensoristes.
Grilles de protections de baie d'ascenseur
Grilles de protection de baie ascenseur avec portillon
Les dispositifs coulissants
Ils sont constitués de deux panneaux solidaires, coulissant en largeur. Ce type de modèle présente l’inconvénient d’être plus lourd que les systèmes à modules juxtaposés.
Certains équipements intègrent des dégagements au niveau des seuils, permettant ainsi la réalisation des travaux de finition par le maçon et d’aplomb par l’ascensoriste sans nécessiter le démontage de la protection.
Garde-corps périphériques temporaires du gros œuvre autres systèmes
Installer les protections en sécurité
Pose des dispositifs
La mise en place des grilles s’effectue depuis un plan de travail sécurisé, soit :
- depuis la dalle ;
- depuis un podium obturant positionné dans la cage d’ascenseur et installé en complément de la grille afin de sécuriser la trémie d’ascenseur. L’installation de la grille est réalisée avant relevage du podium au niveau supérieur.
Podium modulable pour cage d'ascenseur
Dépose des grilles
Le démontage des grilles est effectué lors de l’intervention de l’ascensoriste et de la pose des portes de l’ascenseur définitif.
En cas d’impossibilité technique de recourir à ces méthodes de travail, le port d’un harnais antichute pourra être privilégié.
Fixer la grille efficacement
Le matériel utilisé doit répondre aux exigences de conception de la norme NF EN 13374, qui détermine leurs caractéristiques dimensionnelles, les critères d’acceptation et les modalités d’essais de résistance, sur toute leur hauteur.
Quel que soit le système de garde-corps utilisé, le fabricant est tenu de préciser dans une notice les exigences concernant leur mise en place sur la structure d’accueil, compte tenu des performances d’essais statiques auxquelles doivent satisfaire les garde-corps de classe A et qui sont décrites dans la norme. Ce test doit être étendu à toute la hauteur de la protection. Les salariés exposés à un risque de chute peuvent l’être à partir d’une plateforme de travail de type PIRL.
La fixation des grilles de protection à la structure d’accueil reposant principalement sur la force de serrage (par l’intermédiaire de manivelles ou de poignées), il est impératif de connaître et d’appliquer les instructions d’utilisation.
Les équipements doivent notamment englober et/ou venir en butée des supports.
Si le garde-corps n’est pas suffisamment serré, le potelet "prend du jeu" et ne remplit pas sa fonction de retenir la personne. Cette situation peut d’ailleurs augmenter la gravité d’une chute.
La norme EN 13374 prévoit une déviation maximum de 55 mm sous une charge de 30 DaN.
Il est prudent de vérifier le respect de ce déplacement régulièrement.
Quel est mon rôle en prévention ?
Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise, encadrant de chantier, opérateurs...) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections temporaires au droit des baies extérieures.
Installation de grilles de cage d’ascenseur en sécurité - Exemple de répartition des rôles et des missions
Chef d’entreprise | Encadrants de chantier (conducteur de travaux / chef de chantier) | Opérateurs |
Évaluation des risques pour les travaux en hauteur Définition des règles, des mesures de prévention (cadrage des modes opératoires) Définition du matériel utilisable Investissements, achats de matériel | Établissement des modes opératoires chantier (PPSPS + gestion situations de défaillance : rupture, retrait de la protection) Choix du matériel le plus adapté Commande du matériel, en nombre suffisant (grille + podium) Instruction et formation du personnel au poste Contrôle régulier du respect des modes opératoires | Mise en œuvre, utilisation du matériel Respect des modes opératoires Contrôle régulier du bon serrage des grilles Alerte en cas de défaillance, défauts sur garde-corps |
Réglementation et normes
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre 1 m et 1,10 m, et comporter au moins :
- une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
- une main courante ;
- une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de 3 m (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsqu'aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
Références normatives complémentaires
NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : garde-corps périphériques temporaires – spécification du produit, méthode d’essai.
NF EN 12811-2 – août 2004 : Équipements temporaires de chantiers – Partie 2 : informations concernant les matériaux.